[Les références sont présentées en fin de document]
N’avez-vous jamais trouvé qu’il soit étrange que la Chine possède de nombreuses appellations natives pour se désigner, tout comme le Japon avec le mot Yamato, tandis que la péninsule coréenne se réfère par « hanguk [韓國] » ou encore « joseon [朝鮮]», qui semblent deux appellations non-natives ?
Nous allons examiner à travers divers domaines et une analyse holistique, l’origine du deuxième nom et démontrer qu’il ne semble guère retransmettre le nom ancien et natif du premier royaume de la péninsule.
Les guerres et les vicissitudes du temps nous auront fait perdre de précieux documents historiques pouvant témoigner du passé écrit de la péninsule coréenne, dont les cinq archives suivantes :
« Archives anciennes des mers de l’Est (해동고기 | 海東古記) » ;
« Archives anciennes (고기 | 古記) » ;
« Archives anciennes de commanderies chinoises (삼한고기 | 三韓古記) » ;
« Archives anciennes de notre pays (본국고기 | 本國古記) » ;
« Archives anciennes de Shilla (신라고기 | 新羅古記) »
Il nous faut à présent, pour comprendre l’histoire ancienne de la péninsule et démystifier ses mythes, passer par d’autres voies transversales, et mêler plusieurs domaines et langues.
Le lecteur trouvera ci-dessous la première mention tout à fait mythologique du royaume de Gojoseon, le plus ancien de la péninsule coréenne, dans le « Samguk yusa (Choses et legs des Trois Royaumes | 三國遺事) » (1310), l’un des premiers livres d’histoire de la péninsule, rédigé à la fin de l’époque Goryeo (918 à 1392).
Il nous raconte la légende de Tangun, longtemps utilisée pour asseoir le pouvoir divin des rois de la péninsule. (Traduction de l’auteur) :
昔有桓因庶子桓雄。數意天下。貪求人世。父知子意。下視三危太伯可以弘益人間。乃授天符印三箇。遣往理之。雄率徒三千。降於太伯山頂。 神壇樹下。謂之神市。是謂桓雄天王也。將風伯雨師雲師。而主穀主命主病主刑主善惡。凡主人間三百六十餘事。在世理化。時有一熊一虎。同穴而居。常祈于神雄。願化為人。時神遺靈艾一炷。蒜二十枚曰。爾輩食之。不見日光百日。便得人形。熊虎得而食之。忌三七日。熊得女身。虎不能忌。而不得人身。熊女者無與為婚。故每於壇樹下咒願有孕。雄乃假化而婚之。孕生子。號曰壇君王儉。 以唐高即位五十年庚寅都平壤城始稱朝鮮。又移都於白岳山阿斯達。又名弓忽山。又今彌達。御國一千五百年。周虎王即位己卯封箕子於朝鮮。壇君乃移於藏唐京。 後還隱於阿斯達為山神。壽一千九百八歲。[…]
Il était autrefois Hwanung, le vrai fils de Hwanin (dieu du ciel). Ce fils désira maintes fois descendre sous le ciel afin de sauver le monde des humains. Son père le sachant, lui donna trois sceaux divins afin qu’il pût gouverner ce monde.
Hwanung dirigea une troupe de trois mille hommes et descendit sous l’arbre céleste situé au sommet du mont Taebek 1) ; il appela cet endroit « shinsi (ville divine) » et y fut intronisé roi Hwanung. Il prit sous son aile les dieux du vent, de la pluie et des nuages ; et assigna à près de trois cents soixante hommes les tâches du grain (agriculture), de l’ordre (direction), des maladies (médecins), de la punition (justice), mais aussi du bien et du mal (morale) pour diriger ce monde.
Il était alors un ours et un tigre qui vivaient en la même tanière et souvent priaient-ils le dieu Ours (Hwanung). Ce dernier leur fit grâce d’une branche d’armoise magique et de vingt gousses d’ail puis leur dit : « Si vous les mangez et vous abstenez de voir la lumière du jour pendant cent jours vous deviendrez humains ». Les deux compères animaux reçurent les présents, les mangèrent et connurent maints tracas ; mais après vingt-et-un jours l’ours devint une femme ; le tigre n’ayant pu supporter telle peine ne devint point humain.
N’ayant d’homme à marier, la femme se rendit auprès de l’arbre céleste pour lui demander à être enceinte. Hwanung se changea alors temporairement en humain pour l’épouser ; et elle enfanta un garçon qui devint le roi Tangun.
Près de cinquante ans après l’intronisation de Yao des Xia, en l’an Kyeongin 2), Tangun installa une ville à Pyeongyang et l’appela « Joseon ». Il la déplaça par la suite à Asadal près du Mont Baekak 3), qu’il appela Kunghol-san ou encore Kummyeo-dal. Pendant près de 1500 ans, il gouverna le pays ; et en l’an Kimyeo 4), à l’intronisation du roi Mu des Zhou 5), il donna à Kija 6) le royaume de Joseon qui en devint roi. Tanggun migra à Jangdanggyeong 7), puis revint se cacher à Asadal pour en devenir Dieu de la Montagne, à l’âge de 1908 ans. […]
1) Montagne de la Corée du Sud actuelle
2) Année inconnue mais supposément entre -2200 à -1600
3) Montagne de la Corée du Sud
4) Année inconnue
5) Possiblement vers 1043 avant notre ère
6) Personnage mythique qui aurait introduit le chamanisme dans la péninsule
7) Lieu inconnu
Nous comprendrons par cette légende tout à fait hasardeuse sur les lieux et dates que le royaume de Gojoseon s’est supposément enraciné en 2333 avant notre ère, à l’époque de la formation des légendaires Xia (-2200 à -1600) de la Chine dont on commence à retrouver les traces.
Peu de crédit historique doit néanmoins être accordé aux dates de cette légende, surtout depuis l’avènement de l’archéologie et le retraçage de l’homme du Paléolithique et Néolithique dans la péninsule coréenne.
Sur le plan linguistique nous observerons que le terme 달 (dal) qui se remarque dans la montagne mystérieuse de la légende, mais aussi le mot 왕검 [王儉] (wanggeon), attesté premièrement dans les archives chinoises des Wei (魏書) (VIe siècle), et qui semblent indiquer une prononciation coréenne désuète pour des mots oubliés, signifiant respectivement « montagne » et « roi | suzerain ».
Les mots 양달[陽・] (yangdal) et 음달[陰・] (umdal) actuels contenant tous deux 달 (dal) font par ailleurs référence à un « endroit (ensoleillé ou à l’ombre) », et semblent les très probables vestiges de ce mot ancestral.
Pour comprendre ces mots, il faut recourir, faute d’écrits coréens de cette époque, au chinois archaïque (-2200 à -400 |- 300), où le mot 儉 (frugal), utilisé en l’occurrence pour sa phonétique, se prononçait /*ɡramʔ/ ou /*[ɡ]r[a]mʔ/, soit 검 (keom) (mais ᄀᆞᆷ (keum) à l’époque).
Le coréen étant une langue transeurasienne, dont l’ancêtre, le proto-transeurasien s’est séparé vers -6000 en proto-coréen-japonais, puis en proto-coréen et proto-japonais vers -3500, nous voyons ci-dessous qu’il existe un mot transeurasien pour désigner un souverain, un chef de clan : *« kieon(i) ».
(L’entrée suivante fait partie du lexique comparatif de proto-langues de l’auteur, comportant (à la date du août 2020) plus de 200 mots liés, dont les ancêtres révèlent l’existence d’une ou de plusieurs proto-langues d’ascendance supérieure, présentement appelée « proto-sapiens ».)
Mot | Proto-langue hypothétique (Proto-sapiens) (-60 000 à -10 000 ?) (1) | Proto-indo-européen (-10 000 à 3500) (2) | Proto-transeurasien (-10 000 à -6000) (2) | Proto-sino-tibétain (-10 000 à -6000) (2) | Chinois archaïque (-2200 à 300) et médiéval (300 à 1300) (3) | Chinois mandarin (à partir du XIXe siècle) (4) | Proto-coréen-japonais (-3500) (3) | Japonais (XIXe siècle) (4) | Coréen (XIXe siècle) (4) |
189) roi ; chef de clan (kin(g)) | *« gieon » (chef de clan ; souverain) | *genə- (donner naissance, procréer : kin, king) et *h₃rḗǵs (roi) | *« kieon(i) » | *qʷaŋ (王) (roi) | /*ɢʷaŋ/ ou /*ɢʷaŋ/ /ɦʉɐŋ/ (王) (roi) probablement lié à /*klun/ ou /*C.qur/ /kɨun/ (君) (souverain) et /*ɡʷaːŋ/ ou /*[ɢ]ʷˤaŋ/ /ɦwɑŋ/ (皇) (empereur) | 王 [wáng] 君 [jūn] 皇 [huáng] | *« gimu » | kimi (きみ | 君) (souverain ; dirigeant) | imgum 임금 (venant de 님금) (souverain) venant du chinois archaïque [任] /*njɯms/ /*n[ə]m-s/ + 검/금 (roi, dirigeant (mot ancien)) |
Ce mot *« kieon(i) » transeurasien a probablement engendré le mot proto-coréen-japonais *« gimu » qui est à l’origine de 검 ou 감 (keom) (autrefois ᄀᆞᆷ (keum)) signifiant « souverain ; dirigeant ».
Les mots des Trois Royaumes de la Corée (-57 à 668) pour désigner un suzerain diffèrent légèrement mais commencent tous par la lettre « ka | ga ». Observez ainsi : Shilla (간 | gan) , Gaya (간 | gan), Puyeo (가 | ga) puis Goguryeo (가이 | gai) et enfin Baekje (가 | ga), d’où ᄀᆞᆷ (keum) dont la prononciation se situe entre « a » et « eo » et l’hésitation entre 검 ou 감 (keom) de la retranscription chinoise utilisant 儉 (frugal).
Ce mot a par la suite évolué pour devenir 님금 (nimgeum) puis 임금 (imgeum) mais il semble plutôt s’agir, à l’inverse de 왕검[王儉] (wanggeom) d’une création coréenne cette fois, comportant le sinogramme [任] (qui assume la fonction de) et prononcé /*njɯms/ ou /*n[ə]m-s/ en chinois archaïque et /ȵiɪmH/ en chinois médiéval, ce qui correspond à la prononciation coréenne de 님 (nim).
Ainsi, nous comprenons « qui assume la fonction de souverain », soit 님 [任] (nim) + 금 (geum). Le coréen nativise de nombreux mots en y ajoutant un mot coréen natif tels que 가마솥 (kamasot) (chaudron en terre cuite) où 가마 (kama) est le mot coréano-japonais et 솥 (sot) un autre mot natif coréen, ou encore 가마우지(kamauji) (cormoran) où l’on a 가마 (oiseau aquatique) et 우지 (鸕鶿) (cormoran) (influence du chinois médiéval : /luo/ /d͡zɨ/).
Quant au mot 달, il semble se référer à des terres basses comme des plaines ou des vallées :
Mot | Proto-langue hypothétique (Proto-sapiens) (-60 000 à -10 000 ?) (1) | Proto-indo-européen (-10 000 à 3500) (2) | Proto-transeurasien (-10 000 à -6000) (2) | Proto-sino-tibétain (-10 000 à -6000) (2) | Chinois archaïque (-2200 à 300) et médiéval (300 à 1300) (3) | Chinois mandarin (à partir du XIXe siècle) (4) | Proto-coréen-japonais (-3500) (3) | Japonais (XIXe siècle) (4) | Coréen (XIXe siècle) (4) |
190) vallée ; terre basse ; ravin (dale; valley) | *« deol ; teol ; deon ; teol » | *dʰol-, *dʰel- (vide ; vallée) (mot rare : dale) | *« tena » | *laŋ (浪) (glottalisation du « t/d » en « l / r») (eau ; ravin ; vallée) (archaïsme) à associer à 豅 (large vallée) /*roːŋ/ [lóng] | /*raːŋ/ ou /*[r]ˤaŋ/ /lɑŋ/ (浪) | 浪 [láng] | *« tan » | tani (たに |谷) (vallée) | dal (달) (vallée ; mont) (ancien mot de Goguryeo et de Gojoseon) |
Le mot 조선[朝鮮] (Joseon), qui est maintenant employé par la Corée du Nord de manière légitime pour se désigner, car la première capitale du royaume de Gojoseon était Pyeongyang, semblerait lui aussi un reliquat sinisé d’un mot de Gojoseo, pronouncé /ʈˠiᴇu siᴇn/ en chinois médiéval.
Il s’agit probablement d’un mot sinisé via les sinogrammes 朝鮮 et signifiant « matin (朝) » et « frais (鮮) », et nullement « matin calme » qui est une appellation erronée de médias peu informés.
Le sinogramme 鮮 (frais) s’est en effet toujours composé, depuis sa forme la plus ancienne (bronze), d’un poisson (魚) et d’un mouton (羊), mets autrefois luxueux et requérant toujours une grande fraîcheur pour être dégustés.
Le mot Joseon semble une nativisation chinoise du mot asadal (montagne du soleil) attesté dans le « Samguk yousa » via les « Archives anciennes (고기 | 古記) », maintenant perdues. La lecture en chinois archaïque de 朝鮮 /*t<r>aw [s][a]r/ étant trop éloignée de Joseon, nous devinerons que /ʈˠiᴇu siᴇn/ était la manière chinoise médiévale de parler de la péninsule coréenne. Cette prononciation correspond à l’époque des invasions chinoises de la péninsule et aux colonies des Hans.
Quant au nom même de cette dynastie, il existe maintes suppositions à son propos, débutant par les notes annexes sur les « Chroniques historiques (史記) » de Sima Qian des Hans, rédigées vers le IIIe siècle de notre ère. Les historiens chinois des dynasties Sud nous y indiquent que le nom de Joseon serait issu de l’assemblage de trois fleuves de la région de Gwanseo (nord-ouest de la péninsule coréenne) englobant Pyeongyang.
Les commentateurs de l’époque Tang (608 à 918) nous indiquent plus tardivement que les sinogrammes 朝 (matin) et 鮮 (frais) sont semi-phonétiques et que le premier correspondrait plutôt à 潮 (marée) faisant référence à la marée matinale, d’où le sens du matin, de la brise maritime et des eaux fraîches des fleuves de la région ainsi que leur embouchure.
Quant au deuxième sinogramme, il s’agirait plutôt du fleuve Nakdong, probablement désigné par une prononciation s’apparentant au deuxième sinogramme (선 | seon), et qui traverse tout le sud de la péninsule sur près de 500 kilomètres en partant du mont Taebaek, cité dans la légende.
Malgré l’ambiguïté du texte, les lieux sembleraient corroborés par le nom de la montagne sacrée Taebaek puis Baekak, deux montagnes du centre-sud de la péninsule ayant été probablement englobées dans le territoire de Gojoseon qui s’étendit au fur et à mesure, et aurait pu y déplacer sa capitale ou son pouvoir temporairement, lors des attaques de tribus coréennes ou des chinois Han (206 avant à 9 de notre ère, puis de 23 à 220), près de l’une de ces montagnes avant de péricliter.
Ces sinogrammes des archives chinoises (朝鮮), tout comme ceux du Japon expliqués dans un article précédent, sembleraient associer les anciennes terres de Gojoseon au « soleil qui se lève à l’Est », donc plus « tôt » que celui des Chinois dans les croyances anciennes, et semblerait ainsi « avancé » et d’une plus grande « fraîcheur », d’où le sinogramme phonétique de « frais ». Pensons également au mot « souverain » de Gojoseon qui est composé d’un sinogramme sémantique et d’un autre phonétique : la construction sinisée semble s’y apparenter.
Rappelons au demeurant que le mont Asadal, transcription phonétique du coréen archaïque, semble lui aussi faire référence au « matin », un mot lui venant du transeurasien puis du proto-japonais-coréen, et de la racine atsxam ou asam. Cette ancienne racine a donné asa en japonais et achim en coréen par la suite, probablement via le royaume de Goguryeo puis Baekje se situant sur les anciennes terres de Gojoseon.
Observons son étymologie complète ci-dessous :
Mot | Proto-langue hypothétique (Proto-sapiens) (-60 000 à -10 000 ?) (1) | Proto-indo-européen (-10 000 à 3500) (2) | Proto-transeurasien (-10 000 à -6000) (2) | Proto-sino-tibétain (-10 000 à -6000) (2) | Chinois archaïque (-2200 à 300) et médiéval (300 à 1300) (3) | Chinois mandarin (à partir du XIXe siècle) (4) | Proto-coréen-japonais (-3500) (3) | Japonais (XIXe siècle) (4) | Coréen (XIXe siècle) (4) |
191) matin, aurore (morning, aurora) | *« (h)es ; (h)as » | *h₂ews- (aube, est : aurore, aurora) | *« eca ; esa » (perte de consonne initiale en transeurasien) | *tăk (曙) (« t » léger) cognat avec *t(i)ă(H) ( / *taj(H)) 赭 (ocre) et *cǝ̆ɫ (縉) (soie rouge) et *căk (métal rouge) (se réfère au rougeoiement du soleil levant) | /*djas/ /d͡ʑɨʌH/ (曙) (aube) | 曙 [shǔ] | *« acheom ; acham » | asa (あさ | 朝) (matin) | 아침 (achim) (matin) |
Linguistiquement parlant, nous pouvons ainsi conjecturer que, nonobstant le hasard mythologique des lieux abordés, le mot « matin » semblerait révéler un indice de choix sur le nom ancien de l’un des premiers royaumes de la péninsule. La prononciation ancienne semble néanmoins avoir été oubliée, même dans les plus vieilles archives coréennes du « Samguk-saki » et « Samguk-yusa » écrites à l’époque Goryeo.
La première mention de l’étymologie de Gojoseon, parmi les quelques documents extants, remonte à l’époque de Joseon (1392 à 1900), au《신증동국여지승람| 新增東國輿地勝覽》, un livre de géographie de 1530, qui nous indique également, sous une influence chinoise évidente, que Gojoseon était une terre sise à l’est, où se levait le soleil. Ce soleil dardant ses rayons très tôt le matin, il faudrait le lier à une certaine fraîcheur au vu de la situation septentrionale et montagneuse de la péninsule coréenne, où la température descend très souvent sous le zéro.
Le mot ancien 달 (dal) pour une montagne ou un endroit élevé qui s’est transmis à Goguryeo avant de tomber en désuétude nous vient montrer à nouveau quelques indications anciennes, sur ce mystérieux royaume de Gojoseon que l’on interprétera plutôt comme le « royaume du soleil vif » ou encore de « la montagne du soleil », des appellations qui sembleraient bien plus probables qu’un « pays du matin frais » très hasardeusement sinisé.
La reconstruction du mot Choseon tel qu’il devait être réellement prononcé pourrait très probablement être « acheomdal » ((royaume de la) montagne du soleil), ou 아침달 (achimdal) en coréen contemporain.
La prononciation chinoise nous est néanmoins parvenue à cause du cruel manque d’archives coréennes pouvant témoigner du mot natif, de la puissante influence de la Chine sur la péninsule coréenne mais surtout de la faible importance accordée aux mots natifs par rapport aux mots sino-coréens plus prestigieux. Au début du Ve siècle le roi Jijung (지증왕) unifia en effet les toponymes et notamment le mot natif pour « roi » 님금 (imgeum) qui devint 왕 [王] (wang), le mot chinois probablement plus noble.
L’archéologie et l’histoire nous révéleront maintenant d’intéressantes coïncidences qui feront réellement débuter l’origine des premières villes fortifiées coréennes et de leur élite supposée vers le VIIe ou Ve siècle avant notre ère, dans la ville de Pyeongyang en Corée du Nord actuelle, et qui deviendra par la suite la capitale du royaume de Goguryeo lors de l’époque des Trois Royaumes.
La péninsule coréenne était entrée à l’Âge du Bronze vers 1000 avant notre ère sous l’influence chinoise et son pouvoir avait commencé à gonfler à partir de cette époque. Nous constatons l’apparition des premières villes dignes de ce nom vers l’Âge du Fer en 400 avant notre ère ; et nous pourrions conséquemment supposer que le Gojoseon à l’époque du Néolithique de Mumun se fût situé à Pyeongyang. Enfin, quoiqu’il se fût démené pour asseoir son pouvoir à grand renfort d’armes et de guerriers, il se serait éteint sous les attaques répétées des Chinois des Royaumes Combattants vers le IIe siècle avant notre ère, car ces derniers lui étaient numériquement et technologiquement supérieurs. Ce royaume pourrait alors avoir été influencé par la Chine, notamment par la transmission de la divination ossécaille dans la péninsule avant que celle-ci n’arrivât au Japon.
Certains sites archéologiques ont également permis d’exhumer d’anciennes épées en bronze, témoins de guerres anciennes. Il ne faudrait non plus oublier les dolmens probablement érigés à l’intention de l’envahisseur en signe d’avertissement ; ou encore les tombes de gens de prestige qui s’amassent près de la rivière Taedong.
Le royaume de Gojoseon semblait en outre entouré antan de maintes petites tribus (les origines mêmes du peuple coréen) et son pouvoir paraissait s’étendre du bassin du Liaodong jusqu’aux confins de la Corée du Nord, tout en s’enracinant à Pyeongyang. Cela laisse beaucoup de crédit à croire que Goguryeo semble son légitime descendant, avec plusieurs dizaines d’années voire un siècle de battement historique dû à des potentiels conflits entre tribus ou l’influence trop prononcée des Chinois de Wiman (Yan) puis Hans.
Une histoire du chamanisme et du culte de l’ours
Certains chercheurs présument, à la fin du Néolithique, l’aube du shamanisme coréen probablement prédite par la Chine des Shang (-1600 à -1046) et des Zhou (-1046 à -222) : les chamanes, principalement des femmes, de ces dynasties pratiquaient en effet des rituels divinatoires impliquant des os d’animaux, tels que des carapaces de tortue ou des os de bovidés, et intimement liés à l’écriture ossécaille, l’une des plus anciennes formes de l’écriture chinoise.
Il était également possible que ces chamanes pratiquaient leurs rituels divinatoires en portant des peaux d’ours noir.
Vers 1000 avant notre ère, la dynastie des Shang semble avoir transmis cette pratique à la civilisation coréenne de Mumun (-1450 à -500) en même temps que le culte de l’ours. Ces deux pratiques furent véhiculées plus tardivement au Japon, ainsi qu’expliqué ci-dessous.
Pour mieux comprendre ce legs culturel tripartite, rappelons ici que Himiko, première impératrice recensée de l’archipel japonais, alors nommé Pays des Wa, semblait également pratiquer la divination comme indiqué dans les archives chinoises. Nous citerons en l’occurrence « Chroniques des trois Royaumes (三國志) », dans sa section « Chroniques des Barbares de l’Est (東夷傳) » qui furent écrites au IIIe siècle de notre ère, à l’époque des dynasties Nord et Sud :
[…] 輒灼骨而卜,以占吉凶,先告所卜,其辭如令龜法,視火坼占兆。[…]
[…] Souventes fois brûlait-elle des os pour la divination puis en déduisait-elle le bon et le mauvais augure avant de l’annoncer : ces pratiques s’apparentaient à la divination ossécaille*, où l’on observait le feu craqueler [les os d’animaux] et déterminer les augures. […]
*On fait ici référence à la « méthode de la tortue 龜法 », qui n’est nulle autre que la méthode de divination ossécaille. Quant aux tortues sacrifiées pour ces rituels, nous penserons à la tortue japonaise nihon ishi-gamé (ニホンイシガメ), endémique des régions sud-ouest du Japon des îles de Shikoku ou de Kyûshû mais aussi des petites îles charnières de Tsushima et Iki, où se trouvait probablement une partie du mythique et morcelé pays des Wa gouverné par Himiko, ladite impératrice japonaise.
La tortue ne figurait par ailleurs guère dans les habitudes alimentaires de l’homme de Jômon ni de celui de Yayoï, car on n’en retrouve que peu de fragments dans les amas coquillers néolithiques. Plusieurs sites archéologiques témoignant de plastrons de tortues gravés de sinogrammes, on supposera par conséquent que cette méthode de divination ne peut être qu’originaire de la Chine des Shang (-1600 à -1046) qui l’introduisit involontairement au Japon via la péninsule coréenne, ce qui nous montre à nouveau une transmission de la culture mais aussi de la langue par grandes dérivations sur plusieurs siècles.
Les sites archéologiques de Hara no tsuji et de Karakami situés sur la petite île japonaise d’Iki ont notamment permis la découverte d’os de sangliers et de cerfs, voire même de dauphins pour certains sites, tous utilisés à des fins divinatoires et rappelant la Chine des Shang.
Le chamanisme ne semble néanmoins pas s’y être ancré aussi profondément que dans la péninsule coréenne, mais le culte de l’ours est demeuré dans la culture aïnue, la continuation de celle de Jômon.
Ce culte de l’ours remonterait à la culture Okhotsk datant d’environ 300 à 1000 de notre ère, ce qui concorde également avec la montée du royaume de Yamato (300 à 900 de notre ère) et l’exode des hommes de Jômon vers Hokkaïdô (Ezo).
Observons ici l’étymologie complète du mot « ours » :
Mot | Proto-langue hypothétique (Proto-sapiens) (-60 000 à -10 000 ?) (1) | Proto-indo-européen (-10 000 à 3500) (2) | Proto-transeurasien (-10 000 à -6000) (2) | Proto-sino-tibétain (-10 000 à -6000) (2) | Chinois archaïque (-2200 à 300) et médiéval (300 à 1300) (3) | Chinois mandarin (à partir du XIXe siècle) (4) | Proto-coréen-japonais (-3500) (3) | Japonais (XIXe siècle) (4) | Coréen (XIXe siècle) (4) |
188) ours (bear) | *« dwam ; dweom » (ours noir ; ours du Tibet) et *« berh ; pra(h) » (brun : ours brun) | *h₂ŕ̥tḱos (ours (création indo-européenne) et *bʰerH- (brun : bear) | *« kiam(u) » (Semble un emprunt au chinois classique, car le culte de l’ours semble s’être répandu des peuples sino-tibétains aux coréens avec le chamanisme puis dans la culture pré-aïnue avec l’arrivée des hommes de Mumun.) | *d-wam (熊) (ours noir ; ours du Tibet) cognat avec 雄 (mâle, puissant, ours) et 羆 (ours brun) (possible emprunt à l’indo-européen) | /*ɢʷlɯm/ ou /*C.[ɢ]ʷ(r)əm/ /ɦɨuŋ/ (熊) et /*pral/ ou /*praj/ /pˠiᴇ/ (羆) | 熊 [xióng] (ours noir (à notre époque désigne l’ours brun)) 羆 [pí] (ours brun) | *« keoma » à lier à 神 (kami | かみ) (dieu) et au culte de l’ours. Le sens strict de dieu semble perdu en coréen où l’on a gardé le seul sens d’ours. | kuma (くま |熊) (ours) | kom 곰 (ours ; dieu) à lier à 고맙다 (offrande aux dieux : forme de respect) |
Le mot « ours » en transeurasien (mais en l’occurrence en proto-coréen-japonais) ne semble pas transeurasien, ni dériver du sino-tibétain *d-wam mais semble plutôt un emprunt du chinois archaïque /*ɢʷlɯm/ ou /*C.[ɢ]ʷ(r)əm/ retranscrit 검 ou 감 (keom) (autrefois ᄀᆞᆷ (keum)). Nous y verrons un cognat avec le mot « roi » précédemment cité et le mot du chinois archaïque 雄 (mâle (humain, animal) ; puissant) /*ɡʷɯŋ/ ou /*[ɢ]ʷəŋ/ qui fait référence en chinois archaïque à une personne de pouvoir, et se prononce ung (웅) en coréen.
Il s’agit justement du sinogramme employé dans le nom de Hwanung 桓雄, le père du roi Tangun et le fondateur du roi de Gojoseon.
Afin de témoigner davantage de ce culte, il faudra noter que le mot « dieu » a été oublié depuis sa racine transeurasienne en coréen, probablement par l’adoption du chamanisme, et du culte de l’ours, dont le mot « ours » signifiait « ours » et « dieu ».
Observons ci-dessous l’étymologie mêlée du mot « dieu » :
Mot | Proto-langue hypothétique (Proto-sapiens) (-60 000 à -10 000 ?) (1) | Proto-indo-européen (-10 000 à 3500) (2) | Proto-transeurasien (-10 000 à -6000) (2) | Proto-sino-tibétain (-10 000 à -6000) (2) | Chinois archaïque (-2200 à 300) et médiéval (300 à 1300) (3) | Chinois mandarin (à partir du XIXe siècle) (4) | Proto-coréen-japonais (-3500) (3) | Japonais (XIXe siècle) (4) | Coréen (XIXe siècle) (4) |
192) dieu, invoquer (god; divinity; to summon) | *« tey ; dew » (dieu ; invoquer) et *« gweh ; giem » (invoquer ; dieu) | *deywós (dieu) et *ǵʰewH- (invoquer, appeler : god) | *« djaba ; ǯiaba» (invoquer ; appeler) et *« kiamo » (divinité ; esprit) | *tē ou *teɣ (帝) (dieu ; divinité) et (召) ou (招) (invoquer ; appeler) | /*teːɡs/ ou /*tˤek-s/ /teiH/ (帝) et /*dews/ ou /*[d]raw-s/ /ɖˠiᴇuH/ (召) | 帝 [dì] | *“jwob” et *“keom ; keum” | yobu (よぶ | 呼ぶ) (appeler) et kami (かみ | 神) (dieu ; divinité) | kom 곰 (ours) 신 [神] (dieu) étant une création native du chinois archaïque passée en coréen |
Le développement du culte de l’ours (-2200 à -200), du chamanisme en Chine (-2200 à -1000), la linguistique (-2200 à 400) et l’archéologie (-700 à -400) nous donnent la date approximative de -1000 à -400 pour la transmission du chamanisme dans la péninsule et le culte de l’ours (et le remplacement du mot en japonais et coréen), la fondation (non mythique) de Gojeoson et la très probable origine de la légende véhiculée par le « Samguk yousa » via les « Archives anciennes (고기 | 古記) », désormais perdues.
Cela semble correspondre avec les premières cités fortifiées de Gojoseon, la prononciation du chinois archaïque, et le développement du chamanisme.
Le mot « Joseon [朝鮮 | 조선] » semble ainsi un mot sinisé qui provient de l’ancienne appellation probable du royaume de Gojoseon « acheomdal » ((royaume de la) montagne du soleil) que les Chinois du monde ancien ne pouvaient prononcer et ont donc probablement dû siniser pour leurs écrits.
L’absence presque totale dans les archives coréennes de cette appellation, pour les raisons historiques sus-mentionnées, et l’influence prééminente de la Chine sur la péninsule coréenne nous fera penser que le mot s’est perdu à la chute du royaume de Gojoseon (vers -200 avant notre ère).
L’ancien mot natif pour le « roi » 검 ou 감 (keom) (autrefoisᄀᆞᆷ (keum)), probablement prestigieux avant d’être remplacé par wang (왕 | 王), a en revanche perduré pour devenir 님금 (nimgeum) puis 임금 (imgeum) que l’on retrouve encore dans le suffixe de politesse 님 (nim), en faisant tout à fait abstraction du sens perdu de son premier sinogramme [任], issu de la prononciation en chinois archaïque ou médiéval.
Le culte de l’ours et le chamanisme allant de pair et occupant une place extrêmement importante dans la culture coréenne, le mot « ours » semblait signifier « dieu », d’où l’absence de ce mot en coréen actuel et l’emprunt chinois pour « dieu », probablement lors des colonies chinoises dans la péninsule.
Les puissants de Gojoseon semblaient ainsi pratiquer le chamanisme et l’ours était vu comme un animal puissant, synonyme d’une personne de pouvoir.
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https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Portrait_of_Dangun.jpg
Références
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2 Commentaires
Quelle fantastique saga de l’été ! Lol Incroyable travail acharné de recherches et d’écritures dignes d’un érudit ! Une synthèse très méticuleuse et immersive que je recommande aux tarbiscoteurs en culottes courtes et chères têtes blondes ou autres mèches et colores lol Bref aux curieux des origines des langues protojaponsonocoreennes (oui moi je sais inventer un mot) Bref à lire de toute urgence pour comprendre nos chers ainus et ailleuils ! Un grand merci à Mr Brunneteaux Nicolas pour cette épopée merveilleuse sinogrammique ! Un ptit bémol pour les amis du nounours qui a bien mérité un culte au vue de sa funeste participation à l’Histoire.
[…] La crêpe Suzette 62 dans 🐻Une nouvelle interprétation du mythe de Tangun : une histoire d’ours, de roi et de chamanisme… […]