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🇨🇳🇲🇴🇭🇰🇹🇼 Les trois langues et leurs ressemblances 🇲🇾🇸🇬🇯🇵🇰🇵🇰🇷

6 juin 2020

Un survol extrêmement bref de l’histoire commune

Beaucoup d’apprenants se demandent, tandis qu’ils apprennent le japonais, le chinois ou encore le coréen (voire plusieurs de ces langues) quels sont leurs points communs. Souvent dans le cas où ils souhaitent apprendre un deuxième voire un troisième idiome.
D’un point de vue historique, linguistique et géographique, ces trois langues — donc par extension la Chine, le Japon et la péninsule coréenne et vers l’époque moderne Taïwan, Macao, Hong Kong, la Malaisie et Singapour — ont toujours été proches l’une de l’autre et partagent de ce fait de nombreux traits communs.
De manière assez générale, en ce qui concerne la technologie (métallurgie, agriculture, tissage, etc.), nous devons remonter à la Chine du Néolithique (environ 12 000 à 2000 avant notre ère), qui la reçut elle-même du Croissant Fertile, avant de la transmettre à la péninsule coréenne qui la relaya par après au Japon.
La culture chinoise passa également du continent vers la péninsule coréenne et le Japon où elle fut transformée, voire sublimée : pensons à la cérémonie du thé (qui était antan assez fruste) ou l’appréciation des fleurs (de pruniers puis cerisiers) au Japon (deux concepts de la Chine des Tang), mais aussi au vêtement traditionnel coréen (influencé par la Chine des Hans).
Quant à l’origine même de ces trois langues, l’une des vagues migratrices issues de la deuxième vague de sortie de l’homme hors d’Afrique du Paléolithique (environ 120 000 à 40 000 ans) semble avoir suivi une route méridionale pour peupler la Chine et former peu à peu sa langue ; cependant qu’une autre, véhiculant une langue appelée le proto-transeurasien, aura suivi une route septentrionale pour peupler l’archipel japonais et donner naissance à la vénérable langue de Jômon. Cette même migration ayant emprunté des chemins nordiques formera peu à peu la langue ancestrale du proto-coréen-japonais qui donnera (très progressivement) naissance aux langues japonaise et coréenne que nous connaissons à présent, et dont nous verrons bientôt l’histoire détaillée sur ce site.
Les trois langues ont ainsi toujours formé une triade historique, linguistique et culturelle dans cette partie du monde ; elles se sont parfois entretuées, parfois entremêlées, pour nous parvenir, ô combien différentes de leurs allures anciennes.
(Vous venez de lire un aperçu extrêmement condensé de la grandiose histoire des trois langues et de leurs contrées natales. Davantage vous en sera bientôt conté.)
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🇯🇵🇰🇵🇰🇷 Coréen et japonais — japonais et coréen 🇯🇵🇰🇵🇰🇷 ⠀

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Le coréen et le japonais se ressemblent énormément sur plusieurs points-clefs, principalement par leur appartenance au proto-coréen-japonais, une langue ancestrale et unique ayant progressivement engendré le coréen mais aussi le japonais actuels, en absorbant notamment la vénérable langue de Jômon il y a près de 3000 ans :
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🌌 Le concept des particules employées dans la langue est identique.
(Elles proviennent du proto-coréen-japonais où elles étaient d’ores et déjà des réflexes archaïques du proto-transeurasien.) ;
[Observez leur ressemblance ci-dessous]

🌌 La grammaire se ressemble étroitement : construction de la phrase, place des mots, omission fréquente du sujet, etc. (Nous devons cela à la grammaire trans-eurasienne ayant évolué en proto-coréen-japonais.) ;

Observons à titre d’exemple :
En coréen et en japonais les deux phrases suivantes contiennent toutes les particules de base et sont fortement apparentées à quelques exceptions près :

🇯🇵 狐(きつね)の子供(こども)が遊(あそ)んでいる森(もり)でまりこさんは友達(ともだち)に会(あ)って一緒(いっしょ)に鬼(おに)ごっこをしました。
Mariko a rencontré et joué au loup avec ses amis dans la forêt où s’amusaient les petits renards.

🇰🇷 여우 새끼가 놀고 있는 숲에서 지은이 친구를 만나고 같이 술래잡기를 했다.
Jieun a rencontré et joué au loup avec ses amis dans la forêt où s’amusaient les petits renards.

Nous y voyons les particules 가 (ga) et 이 (i) | が (ga) (particules de sujet direct), 에서 (eseo) | で (de) (particule d’action dans un endroit fini),  를 (leul) | を (wo) (particule de COD liant le nom au verbe), 는 (neun) et は (wa) (particule de sujet indirect) dans un même ordre et une syntaxe presque identique.

🌌 Les compteurs se ressemblent fortement (voir les articles dédiés : japonais, coréen). (Leur origine est en cours d’investigation, mais semblerait potentiellement chinoise.) ;

🌌 Quelques mots et expressions du coréen viennent directement du japonais. Cela est dû à l’influence des mots nouveaux de l’époque impérialiste de Meiji (1868 et 1912), eux-mêmes calqués sur des concepts européens, mais aussi à cause de la colonisation japonaise ayant duré près de 40 ans. Nous observons ainsi une réimportation (forcée) de la langue japonaise. (Plus d’informations à venir) ;

Observons à titre d’exemple :

civilisation (un mot forgé au XIXe siècle)
文明 (ぶんめい | bunmei) et 문명 (munmyeong) ou « lettres (文) éclairées (明) ». Ce mot est aussi passé tel quel dans la langue chinoise.

plus (influencé par l’anglais, ce mot se place devant un adjectif pour exprimer « plus » ; mais c’est une occidentalisation de ces deux langues : pour exprimer ce concept on utilise d’ordinaire d’autres mots.)
より (yori) et 보다 (poda)

sac(oche)
かばん (kaban) et 가방 (kabang)

🌌 De nombreux mots (environ 60%) proviennent des sinogrammes partagés (alias kanjis, hanzis, hanjas) et sont donc communs (mais attention aux nombreux faux amis !).
(La plupart de ces mots est facilement reconnaissable car elle se compose de deux sinogrammes, dont vous trouverez de nombreux exemples en live sur NicoDico ou encore sur la page Instagram.) ;

Observons à titre d’exemple :

préparer, préparatifs :
準備 (じゅんび | jumbi) | 准备 [zhǔnbèi] ou 準備 (ㄓㄨㄣˇ ㄅㄟˋ) | 준비 (junbi)

époque :
時代 (じだい | jidai) | 时代 [shídài] ou 時代 (ㄕˊ ㄉㄞˋ) | 시대 (shidae)

nature :
自然 (しぜん | shizen) | 自然 [zìrán] ouㄗˋ ㄖㄢˊ | 자연 (jayeon)

🌌 Le coréen contemporain n’utilise plus de sinogrammes (alias kanjis, hanzis, hanjas) car ceux-ci se tapissent derrière les mots et il sera par conséquent plus facile d’apprendre le coréen lorsque l’on connaît le japonais car on saura déjà bon nombre de mots. Dans le sens inverse, on découvrira alors, en apprenant les sinogrammes (alias kanjis en japonais), lesquels d’entre eux se cachaient derrière les mots coréens non natifs !
Les péninsulaires coréens des temps jadis (au moins depuis le 1er siècle avant notre ère et la pénétration du confucianisme dans la péninsule) étaient extrêmement lettrés, et l’on doit sûrement leur diligence contemporaine à leur étude parfois exagérée des classiques chinois d’autrefois, notamment pour réussir les examens administratifs.

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🇨🇳🇲🇴🇭🇰🇹🇼 Coréen et chinois — chinois et coréen 🇲🇾🇸🇬🇰🇵🇰🇷

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La péninsule coréenne touche géographiquement la Chine et vice-versa, et communique avec cette dernière (au moins) depuis le Néolithique (on lui doit la culture du millet, du riz, mais aussi la métallurgie). Il est ainsi normal que l’influence mutuelle ait été assez prééminente :
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
🌌 De nombreux mots (environ 60%) proviennent des sinogrammes partagés (alias kanjis, hanzis, hanjas) et sont donc communs (mais attention aux nombreux faux amis !).
(La plupart de ces mots est facilement reconnaissable car elle se compose de deux sinogrammes, dont vous trouverez de nombreux exemples en live sur NicoDico ou encore sur la page Instagram.) ;
[Exemples cités plus haut]

🌌 Le concept des compteurs est le même (compteurs en chinois). (Leur origine est en cours d’investigation, mais semblerait potentiellement chinoise.) ;

🌌 Les prononciations du coréen et du chinois se ressemblent étroitement de par les consonnes finales de certains mots en –ng.
(Cette ressemblance pourrait provenir plus précisément des maintes tribus influencées par les langues des commanderies chinoises installées sur la péninsule du 1er siècle avant notre ère jusqu’au III-IVe de notre ère, mais aussi, de manière plus générale, de ce que la péninsule coréenne a toujours été fortement influencée par la Chine depuis le Néolithique.) ;

Observons à titre d’exemple (pour les consonnes -ng) :

étoile ; astre
행성 [行星] (haengseong) et 行星 [xíngxīng]

compagnie aérienne
항공공사 [航空公司] (hanggong gongsa) et 航空公司 [hángkōng gōngsī]

🌌 Le coréen contemporain n’utilise plus de sinogrammes (alias kanjis, hanzis, hanjas) car ceux-ci se tapissent derrière les mots et il sera par conséquent plus facile d’apprendre le coréen lorsque l’on connaît le chinois car on connaît déjà bon nombre de mots. Dans le sens inverse, on découvrira alors, en apprenant les sinogrammes traditionnels ou simplifiés, lesquels d’entre eux se cachaient derrière les mots coréens !
Les péninsulaires coréens des temps jadis (au moins depuis le 1er siècle avant notre ère et la pénétration du confucianisme dans la péninsule) étaient extrêmement lettrés, et l’on doit sûrement leur diligence contemporaine à leur étude parfois exagérée des classiques chinois d’autrefois, notamment pour réussir les examens administratifs.

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🇨🇳🇲🇴🇭🇰🇹🇼 Chinois et japonais — japonais et chinois 🇲🇾🇸🇬🇯🇵

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La Chine ayant transmis beaucoup de son savoir-faire au Japon, notamment vers l’époque des Tang (VIe au IXe siècle de notre ère), mais aussi via la péninsule coréenne, cette dernière a fortement influencé le Japon et sa langue :
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🌌 De nombreux mots (environ 60%) proviennent des sinogrammes partagés (alias kanjis, hanzis, hanjas) et sont donc communs (mais attention aux nombreux faux amis !).
(La plupart de ces mots est facilement reconnaissable car elle se compose de deux sinogrammes, dont vous trouverez de nombreux exemples en live sur NicoDico ou encore sur la page Instagram.) ;
[Exemples cités plus haut]

🌌 Le concept des compteurs est le même (compteurs : japonais, chinois). (Leur origine est en cours d’investigation, mais semblerait potentiellement chinoise.) ;

🌌 Les sinogrammes (alias kanjis, hanzis, hanjas) simplifiés et traditionnels sont bien souvent les mêmes que les japonais — cette affirmation est presque entièrement vraie pour les 500 à 1000 sinogrammes de base — et il sera par conséquent beaucoup plus facile de les (ré)apprendre ;

Observons à titre d’exemple :

体 (corps) en chinois simplifié et japonais mais 體 (corps) en chinois traditionnel : il a été simplifié dans les deux premières langues au siècle dernier.

火 (feu) en chinois simplifié, traditionnel et japonais : pas de changement en général pour les sinogrammes de base.

🌌 Lorsque la dernière dynastie chinoise des Qing (1644 à 1912) était tout aussi croulante que son homologue coréen de Joseon (1392 à 1910) vers la fin du XIXe siècle, le Japon impérialiste de Meiji (1868 à 1912) gagnait en puissance et transmit aux deux langues nombre de ses concepts nouveaux importés de l’Europe (pré-)impérialiste.

Observons à titre d’exemple :

解剖 (かいぼう | kaibô) signifiant « anatomie » prononcé [jiěpōu] ouㄐㄧㄝ ˇ ㄆㄡ en chinois et 해부 (haebu) en coréen. Ce mot provient des études hollandaises de l’époque d’Édo. (Davantage d’informations à venir.)

電話 (でんわ | denwa) signifiant « téléphone » prononcé [diànhuà] (ch simpli : 电话) et ㄉㄧㄢˋ ㄏㄨㄚˋ en chinois et 전화 (jeonhwa) en coréen. Ce mot de l’époque Meiji fut créé pour traduire le concept de téléphone inventé par Bell en 1876.

図書館 (としょかん | toshokan) signifiant « bibliothèque » prononcé [túshūguǎn] (ch simpli : 图书馆) ou ㄊㄨˊ ㄕㄨ ㄍㄨㄢˇ (ch tradi : 圖書館) en chinois et 도서관 (toseogwan) en coréen. Ce mot de l’époque Meiji est calqué sur les bibliothèques à l’occidental.

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⚗️ Les points typiques et non partagés ⚗️

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🇯🇵 Le japonais 🇯🇵

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🌟 Possède un accent tonique pour ses mots et ses phrases, lequel semble issu des écrits transmis par les moines bouddhistes qui notaient en katakanas (l’un des syllabaires du japonais) les tons des sinogrammes du chinois archaïque-médiéval. Ces écrits auront influencé la langue de la cour de l’époque d’Heian (794 à 1185) qui l’aura transmis au peuple japonais au fil du temps.
(Cet accent s’est perdu en coréen moderne, mais demeure encore dans certains dialectes, où l’on place de l’emphase sur les syllabes, à l’instar du chinois et des mots du japonais actuel.) ;

Observons à titre d’exemple :

麻 et 朝 : « chanvre » et « matin » prononcés asa
あ⤴さ  (accent sur le premier kana) & あ⤵さ (accent sur le deuxième kana)

亀 et 甕 : « tortue » et « pot » prononcés kame
か⤵め (accent sur le deuxième kana)& か⤴め (accent sur le premier kana)

🌟 Possède de très nombreuses lectures pour les sinogrammes (alias kanjis en japonais), ce qui en fait ainsi son point le plus difficile quand on souhaite bien lire la langue.
(Cette difficulté semble provenir des très nombreux mots de Yamato (mots issus pour la plupart du proto-coréen-japonais) employés par la cour d’Heian et appliqués parfois en combinaison à certains kanjis.) ;

Observons à titre d’exemple :

生(う)まれる (umareru | naître) ; 生(な)る (naru | pousser (fruit)) ; 生(う)む (umu | enfanter ; engendrer) ; 生(は)える ( haeru | pousser (barbe ; plante).
Ces mots de Yamato sont tous appliqués au sinogramme 生 (naître), où l’on voyait une jeune pousse qui sortait du sol en forme ossécaille, d’où la multitude des possibilités linguistiques !

Les deux sinogrammes 明日 lus (ashita | あした) (mot de Yamato) mais beaucoup moins (myônichi | みょうにち) (prononciation chinois japonisée) et signifiant tous deux « demain ».

🌟 Possède une prononciation épurée — donc relativement plus simple — de toutes les consonnes finales difficiles des deux autres langues : on ne finit presque jamais un mot par une consonne sauf ん (n).
(Cette perte progressives des anciennes consonnes finales issues du proto-coréen-japonais et du chinois classique semble dater de l’époque d’Heian, soit du japonais médiéval.)

Observons à titre d’exemple les mots suivants (jp-ch-co) où l’on peut comparer les consonnes finales (disparues en japonais) :

navigation (en mer)
航海 (こうかい | kôkai) | 航海 [hánghǎi]  | 항해 (hanghae)

banque
銀行 (ぎんこう | ginkô) |  银行  [yínháng] ou 銀行 (ㄧㄣˊ ㄏㄤˊ) | 은행 (unhaeng)

libération
解放 (かいほう | kaihô) | 解放 [jiěfàng] | 해방 (haebang)

🌟 Les mots de Yamato (nom du pouvoir du japonais médiéval) sont des mots principalement issus du proto-coréen-japonais qui se sont ramifiés et parfois combinés. Ces mots ne tirent ainsi par leur origine des mots sino-coréano-japonais abordés plus haut ; mais ils se cachent en général derrière un sinogramme importé de la Chine via la péninsule coréenne du IV-Ve au VIIIe siècle de notre ère.

Observons à titre d’exemple :

automne
秋 (あき | aki)

vent
風 (かぜ | kaze)

vent automnal
秋風 (あきかぜ | akikaze)

🌟 La langue japonaise forme un ensemble composé de mots sino-coréano-japonais (principalement en deux syllabes et sinogrammes) 1️⃣, de mots des Aïnus (voire de Jômon) 2️⃣, de mots de Yamato, de mots étrangers 4️⃣ , mais également de mots en sinogramme combinés à la manière japonaise (les sinophones et péninsulaires coréens comprendront ces combinaisons mais ne les utiliseront pas)5️⃣.

Observons à titre d’exemple :

1️⃣ Mot sino-coréano-japonais :
性格 (せいかく | seikaku) « caractère » mot en deux sinogrammes, donc de ce lexique partagé.

2️⃣ Mot des Aïnus ou de Jômon :
ラッコ (rakko) « loutre » mot des Aïnus, et potentiellement de Jômon.

3️⃣ Mot de Yamato :
星 (ほし | hoshi) « étoile » ayant une racine commune avec별 (byeol) en coréen de même sens.

4️⃣ Mot étranger :
天ぷら (tempura) « beignet frit » importé par les Portugais du XVIe siècle.

5️⃣ Mot en sinogrammes japonisés :
到着する (とうちゃく・・| tôchaku suru) signifiant « arriver ; arrivée ».

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🇰🇷 Le coréen 🇰🇵

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🌟 Possède des consonnes doubles et la prononciation générale est parfois assez ambiguë.
(Les doubles consonnes remplacent pour la plupart les innombrables possibilités phonétiques du coréen archaïque, médiéval et moderne, et cela depuis les réformes linguistiques du siècle dernier.) ;

🌟 Possède une vision tout à fait particulière des sinogrammes.
(Celle-ci semblerait due à l’adoption des sinogrammes sous les commanderies chinoises mais également à l’usage nativisé qu’en faisaient les tribus et différents royaumes de l’époque des trois Royaumes pour écrire leur langue phonétiquement.) ;

Observons à titre d’exemple :

생각하다 ( saengkak hada | penser)

Il est fort possible que ce mot provienne de l’une des combinaisons suivantes de hanjas「生覺」ou encore 「省覺」ajoutés du verbe à tout faire 하다 (hada).
La première (生覺) est une perception tout à fait coréenne du mot — que les Japonais et sinophones peuvent comprendre mais qui n’existe pas telle quelle dans la langue — car 生 signifie « vie ; vivre ; naître », mais nous l’étendrons ici au sens de « réel », et 覺 signifie « ressentir ; sentir ».
La deuxième combinaison (省覺) peut s’interpréter 省 (considération, penser) et 覺 « ressentir ; sentir ».
Ce mot 생각하다 (saengkak hada) signifiant « penser ; pensée » en coréen se pourrait ainsi interpréter : « ressenti du réel ; naissance du ressenti » ou encore « considération du ressenti », soit ce qu’est la pensée de quelqu’un envers toute chose l’environnant.
Mais encore le mot 구경하다 (kugyeong hada) signifiant « visite ; visiter » qui provient très certainement des hanjas 求 (rechercher) et 景 (paysage) ou bien 境 (paysage, mais pays par extension). Ce mot pourrait conséquemment désigner, de manière très coréenne, la recherche des anciens Coréens du divertissement par le paysage ou d’une nouvelle contrée, d’où le sens actuel.

🌟 Possède des mots purs — culturels ou liés au ressenti des choses des Coréens — qui ne s’écrivent pas en sinogrammes (alias hanjas) et sont appelés urimal (우리말). (Ces mots proviennent pour la plupart du proto-coréen-japonais, et sont parfois âgés d’au moins trois à quatre millénaires. Beaucoup furent malheureusement perdus au profit de mots sino-coréano-japonais plus prestigieux à l’époque.) ;

Observons à titre d’exemple :

비 (bi) signifie « pluie » et partage une racine commune avec le mot japonais 雨 (あめ | ame) de même sens ;

잣 (chat) signifie « château », l’ancien mot utilisé jusqu’en coréen moderne avant que 성 (城 | seong), le terme chinois, le remplace ;

뫼 (me) signifie « montagne », l’ancien mot utilisé jusqu’en coréen moderne avant que 산 (山|san), le terme chinois, le remplace.

🌟 Possède depuis le siècle dernier des différences claires entre les langues nord et sud : nous appellerons de manière relativement neutre le coréen du nord 북녘말 (buk nyeok mal) et le coréen du sud 남녘말 (nam nyeok mal). 북 (buk) signifie « nord », 남 (nam) signifie « sud », 녘 (nyeok) signifie « côté » et 말 (mal) signifie « langue ; mot ».
Ces différences s’observent dans les mots natifs, mais également dans les mots en sinogrammes (alias hanjas).

Observons à titre d’exemple (coréen du sud puis du nord) :

Belgique
벨기에  (Belgie) calqué sur le flamand « België » et 벨지끄 (Beljikku) calqué sur le français du royaume de Belgique « Belgique »

dauphin
돌고래 (dol gorae) et 곱등어 (kopdungeo)

cuisiner (mot venant du japonais)
요리하다 (料理・・ | yôri hada) et 료리하다 (料理・・| ryôri hada). Le coréen du nord est ainsi plus proche du mot japonais 料理する (料理・・| ryôri suru).

🌟 La langue coréenne se compose de ce fait de sept lexiques : les mots coréens natifs (issus du proto-coréen-japonais) 1️⃣, les mots sino-coréano-japonais (issus du chinois classique) 2️⃣, les mots coréens semi-purs (mélange de coréen et de chinois classique) 3️⃣, les mots japonisés (écrits en sinogrammes à la façon japonaise) 4️⃣, les mots chinois coréanisés (écrits en sinogrammes à la manière coréenne) 5️⃣, les mots étrangers (retranscrits phonétiquement) 6️⃣ et enfin les mots sud-coréens et nord-coréens 7️⃣.

Observons à titre d’exemple :

1️⃣ 구름바다 (kurum pada) signifiant « mer de nuages » où nous avons 구름 (kurum | nuage) et 바다 (pada | mer), une combinaison de deux mots natifs.

2️⃣ 악수하다 (握手・・| aksu hada) signifiant « serrer la main » et partagé dans les trois langues.

3️⃣ 구하다 (求・・ | ku hada) signifiant « rechercher », où nous avons un sinogramme suivi du verbe natif à tout faire 하다 (hada) qui transforme le nom en verbe.

4️⃣ 도착하다 (到着・・| dochak hada) signifiant « arriver », une combinaison purement japonaise d’associer les sinogrammes et importées en coréen.

5️⃣ 공부하다 (工夫・・ | kongbu hada) signifiant « étudier », mais employé à la coréenne. En chinois classique cela signifie plutôt « effort, travail ».

6️⃣ 샤워 (shyawo), signifiant « douche » et venant de l’anglais « shower ».

7️⃣  하마 ( hama| 河馬) (mot sud-coréen venant du chinois classique signifiant « cheval (馬) des rivières (河) ») et 물말 (mulmal) (mot nord-coréen, combinaison de deux mots natifs et signifiant « cheval (말) d’eau (물) »).


🇨🇳🇲🇴🇭🇰 Le chinois 🇲🇾🇸🇬🇹🇼

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🌟 Possède cinq tons, qui s’avèrent des reliques du chinois archaïque mais qui ne sont pas insurmontables.
(Les tons du chinois sont issus de pertes d’anciennes voyelles et de consonnes du chinois archaïque de fin de Néolithique au chinois médiéval (1600 avant à 600 de notre ère).) ;

Observons à titre d’exemple :

妈 | 媽 [mā] ou ㄇㄚ (premier ton plat) (mère)
麻 | 麻 [má] ou ㄇㄚˊ (deuxième ton montant) (chanvre)
马 | 馬 [mǎ] ou ㄇㄚˇ (troisième ton descendant et montant) (cheval)
骂 | 罵 [mà] ou ㄇㄚˋ (quatrième ton descendant) (insulter)
吗 | 嗎 [ma] ou ㄇㄚ・ (cinquième ton neutre et léger) (particule ma)

🌟 Demande plus de sinogrammes que les deux autres pour être bien lu : une fois et demie à deux fois plus, soit entre 3000 à 5000. Ces sinogrammes ne possèdent en général qu’une seule lecture par sinogramme, ce qui soulage quelque peu la mémoire.
(L’écriture chinoise détient près de 10 000 ans d’histoire et nous laisse observer ses prémices auprès de symboles employés par les anciennes civilisations néolithiques du bassin du fleuve Jaune.) ;

🌟 Langue très créative qui s’adapte à l’époque et fabrique (très souvent) ses mots sans les calquer directement sur la prononciation anglaise, au contraire des deux autres.
(La langue chinoise étant fortement limitée dans sa gamme de prononciation, elle ne peut, à l’instar du japonais et du coréen, nativiser sa prononciation, et doit donc user d’ingéniosité pour créer des mots nouveaux en utilisant des sinogrammes parfois séculaires.) ;

Observons à titre d’exemple :

ordinateur :
电脑 [diànnǎo] ou 電腦 (ㄉㄧㄢˋ ㄣㄠˇ)
ou : « cerveau (脑 | 腦) électrique (电 | 電) »

souris (informatique) :
鼠标 [shǔbiāo] (Chine) et 滑鼠 (Taïwan) (ㄏㄨㄚˊ ㄕㄨˇ)
ou : « souris (鼠) indicative (标) » et « souris (鼠) qui glisse (滑) »

forum :
论坛 [lùntán] et 論壇 (ㄌㄨㄣˋ ㄊㄢˊ)
ou : « plateforme (坛 | 壇) de discussion (论 | 論) »


🌟 La langue chinoise n’est pas linéaire et il existe de nombreuses différences entre les différents peuples qui la parlent et l’écrivent.
À Taïwan, Hong Kong, Macao on écrira en chinois traditionnel et en Chine, à Singapour et en Malaisie en chinois simplifié. Nous avons également le choix entre apprendre l’alphabet phonétique de Taïwan, le zhuyin fuhao, qui s’apparente aux kanas japonais et est assez intuitif ; ou apprendre le pinyin, la romanisation occidentalisée du chinois.
[Ces différences se constatent tout au fil de l’article.]

🌟 Le chinois se compose de son lexique le plus ancestral venant du chinois classique (souvent en un ou deux mots) 1️⃣, de vocables nouveaux (issus de la modernisation et souvent nonpareils entre la Chine et Taïwan) 2️⃣, mais aussi de mots phonétisés (en sinisant les mots étrangers) 3️⃣.

Observons à titre d’exemple :

1️⃣ fleur (un seul sinogramme possédant un sens courant)
花 [huā] ou ㄏㄨㄚ

1️⃣ obtenir (deux sinogrammes formant un vocable du lexique partagé)
获得 [huòdé] ou 獲得 (ㄏㄨㄛˋ ㄉㄜˊ)

2️⃣ écran (télévision, ordinateur)
屏幕 [píngmù] (Chine) ou 螢幕 (ㄧㄥˊ ㄇㄨˋ (yingmu)) (Taïwan)

3️⃣ La Seine
塞纳河 [sāinàhé] ou 塞納河 (ㄙㄞ ㄣㄚˋ ㄏㄜˊ)

3️⃣ Hongrie
匈牙利 [Xiōngyálì] ouㄒㄩㄥ ㄧㄚˊ ㄌㄧˋ

Les langues chinoise(s), japonaise(s) et coréenne(s) n’attendent que vous pour commencer, alors lancez-vous ; plongez-vous dans leurs arcanes les plus ancestraux avec la communauté NicoDico.
Vous ne le regretterez pas, nous sommes tous très gentils et répondons à toutes les questions !

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