Cet article prĂ©sentera aux apprenants en langue une maniĂšre holistique et immersive dâapprendre les langues. Nous tĂącherons de construire un apprentissage rĂ©flĂ©chi et actif, permettant dâacquĂ©rir rĂ©ellement nâimporte quelle langue.
Ces lignes reflĂštent plus de dix ans dâapprentissage en langues, et donc de nombreux Ă©checs ayant conduit Ă de trĂšs nombreuses rĂ©ussites. Il ne sâagit pas dâun article vantant une mĂ©thode miracle gonflĂ©e de fausses promesses mercantiles ; les lecteurs doivent donc ĂȘtre prĂ©parĂ©s Ă fournir des efforts sur le long terme.
Les apprenants bĂątissant un apprentissage Ă la fois actif et passif, mĂȘlant divertissement et apprentissage plus actif, sentiront des progrĂšs dĂšs le premier mois. Un apprentissage rĂ©flĂ©chi et intensif permet de passer du niveau zĂ©ro Ă intermĂ©diaire (A2-B1) en lâespace dâun mois, donc dâobserver des progrĂšs toutes les semaines et de grands progrĂšs chaque mois ; mais il faut pour cela observer une certaine discipline.
Sommaire
Introduction
Les croyances limitantes
Quelques erreurs Ă Ă©viter
Les quatre compétences
Se fixer des objectifs
Le temps requis pour apprendre
Savoir ce que lâon aime
Une routine motivante
Un apprentissage holistique
Le secret des langues
La pensée locale
Des défis motivants
La force de la musique
Apprendre avec sens et conscience
Cultiver sa langue maternelle
Des ressources motivantes
Apprendre la grammaire dans le sens inverse
Un professeur de langues
Les Ă©changes de langues
Les applications de langues
Les fausses promesses du marketing
Les flashcards
Un apprentissage actif
Le contexte avant tout
La vision indo-européanisée des langues
Apprendre sur le trĂšs long terme
Apprendre plusieurs langues dans le mĂȘme temps
La chimÚre du « couramment »
La lecture intensive : de lâimportance de la lecture
Surmonter les difficultés des langues (tons, accents, écritures natives)
Avoir confiance en soi
Optimiser son apprentissage
Shadowing : la quĂȘte de lâaccent local
Retrouver sa concentration dâantan
Un adversaire mondialisant de taille : Google Traduction
Les dictionnaires pop-ups et dictionnaires de qualité
Lâanglais de la mondialisation
Un apprentissage trop humain
Apprendre du passĂ© : 7 millions dâannĂ©e dâapprentissage de langues
La récompense ultime : le voyage
De la limite des langues
Apprendre en autodidacte
LâĂ©tymologie : en quĂȘte dâorigines
Les polyglottes de lâInternet
Tirer profit de ses erreurs
Stagnation et frustration
Quid des cahiers ?
LâĂ©criture manuscrite
Oser
Des possibilités infinies
Un petit résumé
Conclu-discussions
Introduction
Apprendre une nouvelle langue intimide de nombreux apprenants, qui nâosent souvent pas se lancer, par grande peur de lâinconnu.
Toutes les langues du monde dĂ©rivent dâau moins un ancĂȘtre commun que nos aĂŻeux les plus Ă©loignĂ©s auront parlĂ©Â ; acquĂ©rir une langue, mĂȘme rĂ©putĂ©e « difficile » comme le chinois, japonais, corĂ©en ou arabe est donc tout Ă fait possible et tout le monde peut y aspirer et rĂ©ussir.
Nous allons voir comment sâimprĂ©gner dâune langue qui nâest pas notre langue maternelle, en la comprenant rĂ©ellement dans son essence mĂȘme.
Attention, lâauteur de ces lignes souhaite Ă nouveau prĂ©venir les lecteurs qui pensent trouver ici une mĂ©thode miracle ou simpliste : apprendre une langue requiert des efforts soutenus sur le long terme. Il nâexiste pas de solution magique ; en revanche, si lâon comprend la langue dans cette langue mĂȘme et sâefforce chaque jour dâapprendre durant une pĂ©riode de temps prolongĂ©e, avec sens et conscience, cette durĂ©e dâapprentissage sera trĂšs probablement rĂ©duite et des progrĂšs consĂ©quents suivront.
Nous verrons ainsi que nous nâĂ©tudierons pas une langue ainsi quâun examen des plus scolaires ; nous allons tout dâabord apprendre Ă apprendre et nous Ă©manciper du carcan de notre pensĂ©e locale, mais aussi des diverses promesses mercantiles de notre siĂšcle et de leurs revenez-y.
Les croyances limitantes
Sur Internet ou bien mĂȘme dans la vie rĂ©elle, nombre de gens dĂ©tiennent des croyances tout Ă fait erronĂ©es vis-Ă -vis des langues : il sâagit en fait de lâincarnation de leurs peurs envers lâinconnu, un fait humain tout Ă fait lĂ©gitime. Ces dĂ©tenteurs de pensĂ©es partielles nâhĂ©sitent malheureusement pas Ă les rĂ©pandre, par grande peur de lâinconnu et de lâeffort, donc prenons garde Ă ces sinistres Ă©chotiers qui dĂ©jĂ viennent freiner nos progrĂšs.
Tout le monde peut apprendre une langue, et ne doit dĂ©sormais plus se limiter Ă des « on dit que », « on mâa dit que » qui auront tĂŽt fait de leur couper lâherbe sous le pied.
Croyez en vous, pensez que vous pouvez et allez rĂ©ussir, car tout est possible, tout particuliĂšrement lorsque lâon apprend avec sens et conscience, comme nous allons le voir.
Quelques erreurs Ă Ă©viter
De nombreux apprenants tout feu tout flamme se lancent Ă corps perdu dans lâapprentissage dâune langue, mais bien vite Ă©chouent-ils, et gisent-ils ainsi quâune Ă©pave abandonnĂ©e sur un rĂ©cif.
Ils auront probablement commis lâune des erreurs suivantes dont lâauteur de ces lignes aura Ă©galement fait lâexpĂ©rience par mĂ©connaissance ou mĂ©garde :
𧚠Apprendre par cĆur des mots de vocabulaire sans contexte (liste de mots)
𧚠Avoir un apprentissage passif : ne pratiquer que (la lecture et) la grammaire
𧚠Ne jamais pratiquer lâoral
𧚠Apprendre une langue sur un site de grammaire
𧚠Ne pas oser se plonger dans la langue
𧚠Avoir peur de faire des erreurs
𧚠Ăviter lâembarras et les difficultĂ©s (apprentissage simpliste)
𧚠Utiliser des ressources académiques et démotivantes (cahier ou site noir et blanc)
𧚠Ne pas sâamuser (tous les points ci-dessus)
𧚠Oublier de pratiquer les quatre compétences (ci-dessous)
Les quatre compétences
En langues, il existe quatre compĂ©tences qui permettront dâamĂ©liorer chaque aspect dâune langue et dâen Ă©viter les lacunes : lâoral, lâĂ©crit, lâĂ©coute et la lecture.
Lâoral et lâĂ©crit sont des compĂ©tences actives oĂč lâon se plonge Ă fond dans la langue cible ; et lâĂ©coute et la lecture sont passifs, oĂč lâon assimile ladite langue.
Quelle que soit la langue abordée, il faut absolument inclure le plus souvent possible ces quatre compétences pour un apprentissage efficace et immersif.
NĂ©gliger lâune dâentre elles engendrera tĂŽt ou tard des lacunes. Faisant partie dâun cercle vicieux, les lacunes provoquent frustration et stagnation, donc tĂąchons de les Ă©viter le plus possible.
Un apprentissage efficace consiste en de trĂšs nombreuses heures dâassimilation passive que lâon tentera dâactiver par lâĂ©criture ou lâoral.
Se fixer des objectifs
En gĂ©nĂ©ral, lorsque lâon commence une langue, on nâa pas vraiment dâobjectif ; on est aussi dĂ©sorientĂ© que lorsque lâon se rend voir un conseiller dâorientation qui doit supposĂ©ment nous aider Ă choisir un mĂ©tier dans la vie.
Trouvons-nous donc plusieurs types dâobjectifs motivants pour enchaĂźner les victoires et gagner confiance en soi sur le court, moyen, long, et trĂšs long terme.
Quelques exemples dâobjectifs :
đȘ Comprendre des textes et ressources faciles
đȘ Comprendre une vidĂ©o YouTube sans sous-titre
đȘ Comprendre une publication sur les rĂ©seaux sociaux
đȘ Savoir discuter sans problĂšme avec des amis natifs
đȘ Pouvoir tchatter dans la langue cible
đȘ Pouvoir discuter Ă lâoral dans la langue cible
đȘ Comprendre animĂ©, drama, film, musique sans sous-titre
đȘ Lire la langue cible ainsi que sa langue maternelle
đȘ Savoir dĂ©battre sans encombre dans la langue cible
đȘ Pouvoir travailler dans le pays dont on parle la langue
đȘ Percer les secrets de lâĂ©criture native de la langue cible
đȘ Pouvoir voyager sans heurt dans le pays de la langue cible
đȘ Devenir traducteur-interprĂšte dans la langue cible
đȘ Effectuer des recherches dans la langue cible
đȘ Savoir Ă©crire textes et poĂšmes dans la langue cible
Le temps requis pour apprendre
Notre Ă©poque est criblĂ©e de fonctionnalitĂ©s et technologies qui nous incitent Ă nous prĂ©cipiter et Ă tout dĂ©sirer tout de suite, les nombreuses vidĂ©os Ă la venez-y-voir et les stratĂ©gies marketing de certains nâaidant guĂšre Ă assagir la situation.
De nombreux apprenants souhaitent ainsi savoir parler tout de suite la langue étudiée et seront de ce fait souvent déçus de ne pas constater de réels progrÚs aprÚs un certain temps ; car on leur « avait promis » des « progrÚs rapides ».
Apprendre une langue demande Ă©normĂ©ment de temps et de patience, aussi faut-il se tenir prĂȘt Ă prendre son temps et se donner les moyens de rĂ©ellement assimiler la langue cible. Les progrĂšs rapides sont tout Ă fait possibles, mais il faut pouvoir sâinvestir Ă la mesure de ces progrĂšs.
Le temps dâapprentissage dâune langue dĂ©pend Ă©galement de nombreux facteurs dont la motivation et la dĂ©termination journaliĂšres, les ressources utilisĂ©es, le temps de pratique au quotidien des quatre compĂ©tences, mais Ă©galement le nombre de langues dĂ©jĂ apprises.
Si lâon est extrĂȘmement motivĂ© et emploie dĂšs le dĂ©part les bonnes clefs, il semble possible dâatteindre un trĂšs bon niveau en chinois, japonais et corĂ©en en deux ans et demi voire trois ans.
En partant de zéro sans connaissances préalables, le rythme (soutenu et journalier) sera donc de :
trois Ă six mois pour ĂȘtre Ă lâaise avec les bases et formulations courantes (A1-A2 voire A2-B1)
un an à un an et demi pour se débrouiller assez bien (B1-B2)
deux ans pour commencer Ă ĂȘtre Ă lâaise dans la langue (B2-C1)
trois ans pour ĂȘtre plutĂŽt Ă lâaise dans la langue (C1)
cinq ans pour atteindre un trĂšs bon niveau (C1-C2)
dix ans pour ĂȘtre aussi Ă lâaise dans la langue cible quâen langue maternelle (C2+)
Cela Ă©quivaut Ă des milliers dâheures dâapprentissage au bout dâune dizaine dâannĂ©es.
Lâapprentissage dâune langue ne semble ainsi pas un sprint sur piste plate ; il sâagit plutĂŽt dâun marathon par temps enneigĂ©. La difficultĂ© sera par consĂ©quent identique pour tous, mais dĂ©pend de chacun le temps passĂ© Ă se confronter chaque jour aux Ă©cueils de la langue cible, louvoyant de monts en fosses, pour parvenir ainsi Ă en triompher.
Savoir ce que lâon aime
Nous avons tous des goĂ»ts diffĂ©rents. Ainsi nâexiste-t-il pas de solution miracle qui fonctionnera pour tous. Posons-nous donc des questions sur nos goĂ»ts et prĂ©fĂ©rences : quâaime-t-on dans la vie ? quels sont les sujets qui nous intĂ©ressent ? quelles sont nos prĂ©fĂ©rences ?
Pour se constituer une routine dâapprentissage intĂ©ressante et motivante sur le court, moyen et long terme, il semble extrĂȘmement important que celle-lĂ comporte de nombreux sujets que lâon aime vraiment. Si beaucoup dâapprenants abandonnent vite, câest souvent car les ressources employĂ©es sont des plus pesantes et dĂ©motivantes. Mentionnons notamment les sites de grammaire ou autres cahiers noir et blanc Ă la langue figĂ©e et pesante.
Les apprenants aimant la musique pourront en Ă©couter en langue cible ; ceux qui adorent cuisiner pourront se dĂ©lecter de recettes en langue cible ; dâautres qui aiment les animaux ne se dĂ©sintĂ©resseront de vidĂ©os, articles et autres supports sur ce sujet. Et ainsi de suite, car les goĂ»ts et sujets favoris sont de lâordre de lâinfini.
Posez-vous donc la question : quâaimez-vous, quels sont les sujets qui vous intĂ©ressent le plus ?
Cherchez par la suite ces mots-clefs dans un bon dictionnaire de la langue cible et pratiquez sur des sujets qui vous aimez réellement.
Vous constaterez que vous apprendrez plus efficacement et que la motivation perdurera Ă travers un apprentissage utilisant diverses plateformes et de nombreux supports de notre Ă©poque.
Une routine motivante
Pour quâun apprentissage efficace et Ă long terme fonctionne, il faudra peut-ĂȘtre Ă certains une routine motivante chaque jour. Tout le monde peut sâen forger une de maniĂšre trĂšs simple et lâadapter Ă son rythme de vie. Une astuce Ă©tant dâoptimiser chaque moment de libre pour apprendre et sâimmerger chaque jour dans la langue cible.
Des progrĂšs visibles sâobserveront auprĂšs dâapprenants qui apprennent au moins (!) une heure par jour chaque jour sur une longue pĂ©riode de temps. Un bon ratio sera de combiner journellement apprentissage actif comme lâĂ©criture ou lâoral avec un apprentissage passif plus divertissant : aprĂšs lâeffort, le rĂ©confort, toujours en langue cible.
Les lecteurs peuvent Ă©videmment adapter Ă leur propre rythme la routine ci-dessous car les possibilitĂ©s et les appĂ©tences sont multiples ! Le but Ă©tant de sâimmerger continuellement dans une bulle de langue tout le long de lâan, chaque jour.
Voici lâexemple dâun jour oĂč reviennent plusieurs fois les mĂȘmes propositions Ă organiser Ă son grĂ© :
Matin
đ
Ăcouter la radio, un podcast tout en petit-dĂ©jeunant ou prĂ©parant le petit dĂ©jeuner
đ
Ăcouter la radio, un podcast dans les transports ou en travaillant
đ
Lire un manga, manhua, webtoon dans les transports ou lors de ses pauses
đ
Avant de manger, se fixer un Ă©change de langue dâune demi-heure ou dâune heure avec un correspondant
đ
Ăcrire un court texte avant de commencer sa journĂ©e
đ
Prendre un cours de langue en fin de matinée
đ
RĂ©aliser quelques exercices sur une application
Midi
âïž Ăcouter un podcast, une Ă©mission tout en prĂ©parant Ă manger
âïž Regarder une Ă©mission ou un programme divertissant dans la langue cible tout en mangeant
âïž Se fixer un Ă©change de langue durant sa pause de midi
âïž Prendre un cours de langue sur sa pause de midi
âïž RĂ©aliser quelques exercices sur une application
AprĂšs-midi
đ» Se fixer un Ă©change de langue juste avant de retravailler
đ» Ăcouter la langue cible tout en travaillant ou en Ă©tudiant
đ» Pendant ses pauses, lire ou Ă©crire dans la langue cible
đ» RĂ©aliser quelques exercices sur une application
Soir
đŠ Se fixer un Ă©change de langues avec un natif
đŠ Ăcrire dans la langue cible
đŠ Analyser des paroles de chansons
đŠ Apprendre lâĂ©criture native en contexte
đŠ Se divertir en la langue cible : drama, animĂ©, musique,
đŠ Prendre un cours de langue
đŠ RĂ©aliser quelques exercices sur une application
Week-end
đĄ Toutes les proposition ci-dessus
đĄ Se fixer un Ă©change de langue avec un natif
đĄ Pratiquer les quatre compĂ©tences le plus possible
đĄ Prendre un cours de langue
đĄ RĂ©aliser quelques exercices sur une application
Un apprentissage holistique
Apprendre une langue, câest Ă©galement la comprendre dans son essence mĂȘme : ses dĂ©rivations, son parcours historique, ses locuteurs, ses vicissitudes.
Si lâon souhaite apprendre sur le long terme et que lâon sâintĂ©resse Ă la culture liĂ©e Ă la langue, lire sur cette derniĂšre et en connaĂźtre les origines ainsi que les dĂ©rivations peut aider Ă en approfondir sa comprĂ©hension et Ă progresser.
Sur NicoDico, les lecteurs peuvent tout Ă fait adopter cette maniĂšre holistique dâapprendre en lisant les articles du blog qui prĂ©sentent lâorigine de nombreux mots ainsi que celle des langues.
Comprendre les origines des langues et leurs liens historiques aide beaucoup Ă les apprendre, de maniĂšre consciente ou inconsciente.
Quant aux Ă©critures natives, comme lâĂ©criture arabe, les sinogrammes, ou dâautres Ă©critures natives rĂ©putĂ©es difficiles, le blog propose Ă©galement des explications sur leurs origines.
Le principe de NicoDico permettra Ă©galement de comprendre la logique des langues des grandes familles de langues, aidant ainsi les lecteurs et apprenants.
Toujours le passé jette-t-il ses lumiÚres éloquentes sur le présent.
Les secrets des langues
Nous avons dĂ©jĂ appris dans cet article, celui-ci mais encore celui-lĂ que toutes les langues et leurs Ă©critures natives du prĂ©sent Ă©taient liĂ©es depuis plusieurs centaines de milliers dâannĂ©es, et cela Ă tous les niveaux dâancestralitĂ© : passĂ© lointain (PalĂ©olithique), passĂ© proche (NĂ©olithique) et prĂ©sent.
Chaque langue possĂšde ainsi des centaines de mots communs avec les autres langues du monde, et mĂȘme la langue employĂ©e pour rĂ©diger ces lignes : le français.
Ă travers les articles prĂ©cĂ©demment citĂ©s, les lecteurs peuvent ainsi dĂ©couvrir de nombreuses maniĂšres cachĂ©es et dĂ©tournĂ©es dâassimiler les mots dâune langue, ainsi quâils fussent en fait un souvenir ancestral mais plaisant.
Comprendre la dĂ©rivation et lâĂ©volution de toutes les langues du monde ainsi que la maniĂšre de penser de ses locuteurs permet de sâĂ©manciper du carcan de sa langue maternelle et de percer Ă jour la logique dâune langue dite « Ă©trangĂšre ».
Lâarticle sur les secrets du langage et le principe de NicoDico aideront ainsi les lecteurs et apprenants Ă comprendre en profondeur la logique locale de chaque langue.
La pensée locale
Comme nous lâavons dĂ©jĂ abordĂ© dans les articles prĂ©cĂ©demment citĂ©s, chaque mot dâune langue se base au moins sur une mĂȘme racine ancestrale et lâinterprĂšte Ă sa maniĂšre locale.
Un mot séculaire se voit ainsi inversé dans ses syllabes (métathÚse), ajouté de syllabes (épenthÚse), ou encore réduit dans ses syllabes (élision, perte finale) ou ses consonnes (perte initiale).
Les langues elles-mĂȘmes sont par ailleurs sujettes Ă des retournements de leur structure : on passe ainsi dâune structure ancestrale en SVO (sujet, verbe, objet) Ă SOV (sujet, objet, verbe) ou bien Ă VSO (verbe, objet, sujet). Ces transitions fondamentales ont jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans la formation des langues actuelles et la pensĂ©e de leurs locuteurs.
Si lâon comprend ces principes, on peut repĂ©rer un nombre considĂ©rable de mots natifs et les retenir avec sens et conscience, tout en saisissant par la mĂȘme occasion les diffĂ©rences locales entre les maintes langues du monde.
Se pencher en profondeur sur la pensĂ©e locale aide Ă©galement Ă sâĂ©manciper de sa propre vision des langues influencĂ©e par son milieu de vie ; on peut alors Ă acquĂ©rir une langue qui nous paraĂźt obscure et tout Ă fait inconnueâŠaux premiers abords !
Des défis motivants
Lorsque lâon apprend une langue tout seul en autodidacte, on manque souvent de motivation Ă moyen ou long terme et lâon stagne parfois. Il faut en ces cas-lĂ prendre le taureau par les cornes et se lancer Ă corps perdu dans des dĂ©fis mĂ©lioratifs.
Voici quelques exemples de défis :
â” Apprendre dix sinogrammes par jour en contexte
â” RĂ©diger une histoire en langue cible chaque semaine
â” Parler au moins une heure de la langue cible chaque jour durant un an
┠Lire un texte qui nous intéresse chaque jour dans la langue cible
â” Apprendre les paroles dâune chanson chaque jour
┠Publier chaque jour une story ou une publication sur un réseau social en langue cible
â” Lire un livre par semaine
┠Regarder un film ou un épisode de série par jour en langue cible
â” Lire deux trois histoires de sinogrammes par jour
La force de la musique
Lâauteur de ces lignes nâavait jusquâĂ rĂ©cemment peu conscience du pouvoir de la musique ; mais celle-ci incarne parfaitement le divertissement motivant en langue.
Ăcouter tous les jours de la musique en langue cible via YouTube ou Spotify peut ainsi grandement aider Ă sâamĂ©liorer en Ă©coute sur le long terme. On apprend non seulement des mots et des expressions rĂ©currentes, mais sâhabitue aussi peu Ă peu aux sons de la langue de maniĂšre sympathique.
Ceux qui aiment la musique devront absolument lâinclure Ă leur apprentissage, dĂšs le dĂ©but, et Ă long terme ; car la musique aide Ă obtenir une grande clairvoyance de la langue que lâon apprend. Si notre oreille est habituĂ©e aux sons d’une langue, il nous suffit par la suite de rĂ©colter le vocabulaire et de l’activer.
On peut Ă©galement essayer de traduire seul ou Ă plusieurs les paroles des chansons, pour rendre cette facette des langues encore plus (inter)active.
Apprendre avec sens et conscience
De nombreux apprenants ont tendance Ă rĂ©itĂ©rer lâapprentissage acadĂ©mique et dĂ©lĂ©tĂšre des Ă©coles et universitĂ©s : apprendre par cĆur sans rĂ©flĂ©chir. Mais comme bien peu dâapprenants ont rĂ©ussi en cette voieâŠ
Lorsque lâon apprend une langue, il semble crucial Ă lâauteur de comprendre ce que lâon apprend : lâorigine des mots, lâĂ©volution dâune langue, lâorigine de lâĂ©criture native, les combinaisons de mots, lâhistoire du pays et de sa culture.
Avoir conscience des choses prĂ©cĂ©demment citĂ©es peut permettre dâassimiler les mots dâune langue et de les saisir avec sens et conscience : on apprend et retient plus vite et efficacement car lâon comprend rĂ©ellement ce que lâon apprend.
Câest une formule holistique qui a portĂ© secours Ă de nombreux membres de NicoDico et grandement amĂ©liorĂ© toutes les compĂ©tences de lâauteur en langues. Cette façon d’apprendre permet de comprendre plus rapidement la pensĂ©e locale et de penser ainsi qu’un natif.
Cultiver sa langue maternelle
Lors de ses annĂ©es sur le site Lang-8 (de 2010 Ă 2015), soit durant quelque six ans, lâauteur a rĂ©ellement appris sa langue maternelle, le français, en la conscientisant.
Ce site, dont la communautĂ© a dĂ©sormais chu, consiste Ă Ă©crire des articles en langue cible tout en permettant aux correcteurs de lire une version de ses Ă©crits en langue maternelle. En retour des corrections, on corrige Ă©galement les articles dâautrui et reçoit de trĂšs nombreuses questions sur sa langue maternelle : on prend alors conscience de ses diffĂ©rences et difficultĂ©s que lâon a assimilĂ©es (ou non !) en tant que natif.
Si de nombreux apprenants maĂźtrisent mal une langue « Ă©trangĂšre », le problĂšme est sis dans la qualitĂ© de leur langue maternelle : ils ne la connaissent pas assez ou mal. Si lâon commet des erreurs en langue maternelle, ou bien connaĂźt mal les mots de notre propre langue, comment peut-on espĂ©rer bien parler une autre langue ?
Pour cultiver sa langue maternelle, câest trĂšs simple : livres (de bon aloi !), documentaires, podcasts, films, etc. Les livres Ă©tant probablement le meilleur expĂ©dient, fussent-ils de bonne qualitĂ© !
Des ressources motivantes
Si de nombreux apprenants abandonnent si vite leur parcours des langues, le plus souvent faute est à trouver à leurs ressources : trop académiques, frustrantes, inintéressantes, etc.
Lorsque lâon trouve une ressource, posons-nous cette question : aimĂ©-je vraiment cette ressource, mâintĂ©resse-t-elle vraiment ?
Notre siĂšcle propose une infinitĂ© de ressources, alors pourquoi devrait-on tous Ă©lire les mĂȘmes ressources mais chaque jour sâennuyer et se frustrer par inintĂ©rĂȘt ou grande pĂ©nibilitĂ© ?
ArrĂȘtons le massacre de lâennui : choisissons des ressources qui nous motivent vraiment, basĂ©es sur nos passions et centres dâintĂ©rĂȘt dans la langue cible, et cela sur toutes les plateformes disponibles Ă notre Ă©poque.
En ancrant ses choix sur des ressources vraiment plaisantes, on peut continuer Ă apprendre toujours motivĂ© et considĂ©rer lâapprentissage autrement que comme un terrible fardeau journalier, tout aussi fastidieux que lâĂ©tude dâun examen.
Combinons aussi apprentissage actif avec divertissement pour se rĂ©compenser aprĂšs lâeffort ! En guise dâexemple, lisons un texte, discutons avec des natifs, puis Ă©coutons de la musique, regardons une sĂ©rie ou bien une vidĂ©o. Toujours en langue cible et de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e, mais motivante.
Retrouvez Ă©galement sur le Discord de NicoDico une liste de plusieurs pages de ressources pour apprendre les trois langues.
Apprendre la grammaire dans le sens inverse
En lien avec le court chapitre prĂ©cĂ©dent, lâune des premiĂšres erreurs des apprenants est de rĂ©itĂ©rer ce quâils ont appris Ă lâĂ©cole et Ă lâuniversitĂ© : apprendre la langue de maniĂšre acadĂ©mique par points de grammaire et listes de vocabulaire. Au secours, arrĂȘtons cela !
Notre siĂšcle donne tant Ă savourer en sâamusant que pour concentrer son apprentissage sur des points de grammaire souvent expliquĂ©s avec des termes inadaptĂ©s Ă la langue cible.
Depuis les temps reculĂ©s du PalĂ©olithique et les langues borĂ©ennes (environ -300 000 Ă -10 000), ancĂȘtres de nos langues actuelles, les langues nâont jamais Ă©tĂ© constituĂ©es que de grammaire uniquement ; une langue se compose avant tout et dâabord (!) de mots, tous liĂ©s les uns aux autres par de robustes entrelacs.
Certains sites de grammaire sont trĂšs bien rĂ©digĂ©s et hautement recommandĂ©s, mais ils agissent en fait comme un dictionnaire de la grammaire : aprĂšs avoir vu un point de grammaire que lâon nâa pas compris en contexte, on peut les consulter et non lâinverse.
Hormis peut-ĂȘtre quelques lexicographes un peu fous, quels sont les apprenants qui souhaiteraient tout dâabord assimiler un dictionnaire pour apprendre une langue ? Il en va de mĂȘme pour la grammaire.
Apprenez donc la grammaire en contexte, en comprenant les mots qui lâentourent et si vous ne comprenez vraiment pas ce quâil se dit, consultez un site de grammaire. Les lecteurs verront quâen sâimmergeant journellement dans la langue dĂ©sirĂ©e et comprenant la langue en cette langue, ils seront constamment exposĂ©s Ă sa grammaire.
ArrĂȘtons dĂ©sormais les apprentissages frustrants et inefficients se basant sur des sites de grammaire, expliquant qui plus est toutes les langues du monde dâune maniĂšre trĂšs indo-europĂ©anisĂ©e, que nous allons expliquer plus bas.
Un professeur de langues
Certaines langues comme le chinois, japonais, corĂ©en ou arabe sont rĂ©putĂ©es difficiles pour des locuteurs natifs de langues indo-europĂ©ennes (français, anglais, espagnol, etc.). Les apprendre tout seul depuis le dĂ©but semble donc le plus difficile car lâon est confrontĂ© Ă la langue sans explication ni aide.
Dans ces cas-lĂ , ĂȘtre aidĂ© au dĂ©but en tout cas dâun professeur de langues permettra de comprendre comment fonctionne la langue que lâon souhaite apprendre. Il sâagira dâune poussĂ©e mĂ©liorative et motivante, de prĂ©fĂ©rence une fois par semaine, et permettant aussi dâĂ©luder les lacunes que lâon tend Ă avoir en tant quâapprenant autodidacte.
Lâauteur de ces lignes a toujours commencĂ© au dĂ©but par prendre des cours (tout en sâamĂ©liorant chaque jour par lui-mĂȘme !) pour se donner lâimpulsion qui permet de passer du niveau zĂ©ro Ă dĂ©butant voire intermĂ©diaire.
Si vous souhaitez prendre des cours de chinois, japonais et | ou corĂ©en, pour partir les voiles tendues vers la bonne direction, vous pouvez Ă©galement rĂ©server des cours sur Tipeee avec lâauteur de ces lignes.
Nous apprendrons toujours en contexte, de maniÚre sensée et consciente.
Les Ă©changes de langues
TrĂšs nombreux sont Ă notre Ă©poque les sites pour apprendre les langues et pratiquer un Ă©change de langues ; ils entrent principalement dans la compĂ©tence de lâĂ©coute et lâoral.
MĂȘme si lâon vient de se lancer, il est trĂšs important dâessayer dâactiver ce que lâon a appris par soi-mĂȘme dans un Ă©change rĂ©el avec un natif dont on apprend la langue. En Ă©change dâune aide dans sa langue, on recevra lâaide de lâautre et vice versa.
Cette sorte dâĂ©change possĂšde aussi lâeffet cachĂ© de gagner confiance en soi et dâoser parler en public ou dâaborder des inconnus, une compĂ©tence fort utile en voyage. Elle permet Ă©galement de sâouvrir lâesprit et de dĂ©couvrir de nouveaux paysages culturels.
Il sera en revanche trĂšs important dâĂ©tablir quelques rĂšgles au dĂ©but pour Ă©viter que lâun prenne lâavantage de la faiblesse du niveau de lâautre ou que la conversation ne se dĂ©roule quâen anglais.
Un Ă©change de langues durant environ une heure, il conviendra peut-ĂȘtre de proposer de parler 30 minutes dans une langue et 30 minutes dans lâautre.
Lorsque lâon ne sait presque rien dire au dĂ©but, les questions et la curiositĂ© sont les bienvenues : « comment dit-on cela en⊠?», « que veut dire cette expression en⊠? », « comment se prĂ©senter en⊠? », « jâai entendu çaâŠest-ce vrai ? », « comment emploie-t-on ce mot ? », etc.
Posez de nombreuses questions et essayez de rĂ©pĂ©ter aprĂšs vos amis natifs pour vous amĂ©liorer Ă chaque Ă©change, mĂȘme dĂšs le dĂ©but de votre apprentissage.
Quelques sites et applications pour trouver un correspondant :
Italki, Tandem, HelloTalk, Hinative, Studentsoftheworld, Lang-8, etc.
Ne nĂ©gligez surtout pas lâoral dĂšs le dĂ©but, car tout est liĂ© et se complĂšte.
Les applications de langues
Depuis les annĂ©es 2010, les applications pour apprendre les langues ont dĂ©ferlĂ© dans les boutiques dâapplications sur tĂ©lĂ©phone. Mais comme leurs descriptions sont doucereuses et mielleuses !
En croyant leurs promesses, on a lâimpression que lâon pourra atteindre un niveau incroyable en deux temps trois mouvements et que lâon parlera nâimporte quelle langue « couramment ».
Le plus souvent hĂ©las on aura dĂ©pensĂ© une certaine somme chaque mois et perdu notre temps Ă apprendre des mots par cĆur sans contexte. Quâon se le dise : une application ne permet pas vraiment dâapprendre une langue. Elle peut ĂȘtre en revanche un complĂ©ment Ă un apprentissage diversifiĂ©, et aider Ă se divertir ou Ă apprendre deux trois choses lors dâun temps dâattente ou dans les transports.
Ne comptons que peu sur leur aide pour un apprentissage actif et immersif.
Les fausses promesses du marketing
Comme nous lâavons dĂ©jĂ vu au court chapitre prĂ©cĂ©dent, le marketing doucereux de notre Ă©poque endort nos consciences et nous promet monts et merveilles. Si assimiler une langue Ă©tait aussi aisĂ© que dâouvrir son portefeuille, le nombre de gens parlant « couramment » une langue serait incommensurable et la notion de lâeffort pour obtenir quelque chose complĂštement anĂ©antie.
Apprendre avec sens et conscience câest Ă©galement Ă©viter les chausse-trappes du marketing et ne pas sauter Ă pieds-joints dans une gueule bĂ©ante Ă grands crocs.
Avant de se procurer une ressource pour apprendre les langues, jaugeons donc ses mĂ©rites et faiblesses : nâest-elle pas un pur produit mercantile, en ai-je vraiment besoin, nâest-elle pas trop chĂšre pour ce quâelle propose, etc ?
Les apprenants vraiment motivĂ©s et persĂ©vĂ©rants dans leur apprentissage pourront se contenter de quelques cours de langues au dĂ©but de lâapprentissage pour Ă©lever rapidement leur niveau puis apprendront par eux-mĂȘmes tout le temps.
Les flashcards
Une flashcard est une carte virtuelle (ou papier !) qui comporte deux faces : une sur laquelle on inscrit un mot en langue cible et lâautre la rĂ©ponse.
Nombre dâapprenants tĂ©lĂ©chargent des paquets de cartes dĂ©jĂ prĂ©parĂ©s pour le logiciel Anki via sa base de donnĂ©es en ligne, mais cela ne les aidera en revanche que peu, car ils nâauront pas fait lâeffort de rechercher par eux-mĂȘmes le vocabulaire et de le collecter patiemment.
RĂ©viser tous les jours son vocabulaire Anki, souvent dĂ©pourvu de contexte semble aussi vraiment dĂ©conseillĂ© ; cette pratique dans laquelle lâauteur de ces lignes sâest fourvoyĂ© par grand oubli des bases lui aura fait perdre une annĂ©e entiĂšre dâapprentissage.
Anki peut cependant se rĂ©vĂ©ler utile lorsquâil sâagit de se construire une base de donnĂ©es de mots que lâon connaĂźt et auxquels lâon souhaite avoir accĂšs facilement, outil pratique lors dâĂ©changes, tchats ou de rĂ©dactions de texte. Chaque mot devra ĂȘtre accompagnĂ© de contexte (une phrase ou un petit texte) natif pour pouvoir le (re)comprendre Ă tout moment.
Quoique les langues soient toutes liĂ©es et que tous les mots de base partagent une origine similaire, lorsque lâon apprend un mot dâun registre non indo-europĂ©en, comme un mot transeurasien (japonais, corĂ©en) ou encore transhimalayen (chinois), il est prĂ©fĂ©rable de lâapprendre et de le rĂ©viser en contexte.
Assimiler des mots non indo-européens commence par les observer dans un contexte natif, oral ou écrit.
Un apprentissage actif
Doit-on blĂąmer Ă nouveau lâĂ©ducation en gĂ©nĂ©ral, un grand nombre dâapprenants se lance dans lâapprentissage dâune langue de maniĂšre tout Ă fait passive, en espĂ©rant quâen Ă©coutant et lisant de temps en temps ils pourront assimiler une langue. Cette maniĂšre dâapprendre nâest en fait que passive et souvent vouĂ©e Ă lâĂ©chec, car il y manque (au moins) deux compĂ©tences actives fondamentales : lâoral et lâĂ©criture.
Un apprentissage actif consistera donc à pratiquer les quatre compétences, oral, écrit, écoute et lecture de maniÚre quotidienne sur le long terme en employant des ressources qui nous intéressent vraiment.
La curiositĂ©, la rĂ©flexion et la spontanĂ©itĂ© se joindront aux festivitĂ©s journaliĂšres pour que lâapprentissage devienne une vĂ©ritable quĂȘte linguistique et plaisante.
Le contexte avant tout
Une nouvelle fois, lâĂ©ducation dans de nombreux pays base ses principes sur un apprentissage par cĆur insipide et sans rĂ©flexion : les apprenants ahanent pour retenir de grandes panerĂ©es de mots placĂ©s dans des listes sans contexte.
EĂ»t-on encore expliquĂ© lâorigine de ces mots, leurs entrelacs historiques et passionnants avec les autres langues du monde, câeĂ»t peut-ĂȘtre Ă©tĂ© une solution, mais une liste de vocabulaire ne permettra que peu de saisir un mot. Cela semble dâautant plus vrai lorsquâil sâagit dâun vocable appartenant Ă un registre non indo-europĂ©en, qui nĂ©cessite absolument le contexte pour le comprendre.
Le contexte est partout à notre époque : réseaux sociaux, commentaires YouTube, vidéos, Twitch, podcasts, Spotify, musique, drama, animé, livres, hashtags, etc.
Ă chacun dâentre nous de puiser les mots dans les ressources infinies de notre siĂšcle !
La vision indo-européanisée des langues
Quâil sâagisse de recherches sur les langues ou dâexplications Ă ce sujet, la vision indo-europĂ©enne pĂšse de tout son poids sur ces entitĂ©s du langage. Il sâagit du point de vue local trĂšs souvent Ă©triquĂ© de locuteurs natifs de langues appartenant Ă la famille de langues indo-europĂ©ennes, principalement SVO (sujet, objet, verbe), dont le français et lâanglais font partie.
Chaque langue Ă©tant diffĂ©rente et possĂ©dant sa logique inhĂ©rente (cf. principe de NicoDico), il est prĂ©fĂ©rable, pour la comprendre rĂ©ellement dans son essence mĂȘme, de lâentendre en des mots et explications qui la dĂ©finissent vraiment.
La logique indo-europĂ©enne essaie ainsi dâexpliquer des langues VSO comme lâarabe ou encore SOV (ou autrefois SOV) comme le japonais, chinois et corĂ©en, mais souvent en vain puisquâelles sont dĂ©sormais fondamentalement diffĂ©rentes. Le chat peut interprĂ©ter la langue du tigre, mais sĂ»rement peu celle de lâoiseau ; lâoiseau quant Ă lui peut entendre celle de ses compairs oiseaux.
Comprenons dĂ©sormais la langue cible dans sa pensĂ©e locale, et Ă©mancipons-nous de notre vision locale des langues, Ă lâaide de ressources proposĂ©es par des natifs pour des natifs dans la langue cible.
Une pratique trĂšs motivante est de dĂ©couvrir un pays ou la culture dâun pays via un Ćil non indo-europĂ©en : la culture vietnamienne en corĂ©en, TaĂŻwan dâun Ćil japonais, les pays du Moyen-Orient vus par les Chinois, la Nouvelle-ZĂ©lande prĂ©sentĂ©e par les ThaĂŻs, etc.
Nâoubliez pas de lire cet article ou encore celui-ci pour vous aider Ă comprendre la logique inhĂ©rente aux grandes familles de langues et Ă©viter la vision indo-europĂ©enne, trĂšs limitante et beaucoup trop prĂŽnĂ©e.
Apprendre sur le trĂšs long terme
AprĂšs quelques mois dâun apprentissage souvent trĂšs passif et peu intĂ©ressant, de nombreux apprenants baisseront leurs voiles et rentreront au port. Ils auront oubliĂ© dâorienter leur boussole vers le lointain et seront revenus au bercail, frustrĂ©s et dĂ©motivĂ©s.
Pour rĂ©ellement apprendre sur le trĂšs long terme, il semble important de se fixer des objectifs, une routine motivante, des correspondants sympathiques et dâapprendre intelligemment, en contexte et immersion journaliĂšre.
Un enchaĂźnement dâapprentissage actif et de divertissement passif auront tĂŽt ou tard fait dâĂ©lever les apprenants vers les sphĂšres dĂ©sirĂ©es de la langue cible.
Patience et persévérance sont les maßtres-mots lors de ce marathon par temps enneigé !
Tout est possible, mais câest vous seul qui en dĂ©cidez.
Apprendre plusieurs langues dans le mĂȘme temps
De nombreux polyglottes çà et lĂ de lâInternet apprennent et maintiennent leur niveau dans plusieurs langues en mĂȘme temps. Ils possĂšdent tous, mĂȘme ceux qui travaillent Ă plein temps, un horaire trĂšs chargĂ© et bien organisĂ© afin que chaque langue passe Ă lâentraĂźnement.
Au-delĂ de cela, nombre de polyglottes gagnent un temps considĂ©rable en apprenant des langues Ă lâaide dâautres langues qui ne sont pas leur langue maternelle.
Ă titre dâexemple, si vous avez dĂ©jĂ appris une langue est-asiatique, il vous sera bien plus aisĂ© dâacquĂ©rir une mĂȘme langue de cette vaste zone locale Ă lâaide de celle prĂ©cĂ©demment acquise. En effet, le passereau entend fort bien la langue du geai, mais il comprend sĂ»rement moins celle du liĂšvre.
Ainsi, apprendre le japonais en corĂ©en, et vice versa est une excellente maniĂšre dâaborder une nouvelle langue : on tombera ainsi dans tous les piĂšges tendus entre ces deux langues, aussi proches que lâanglais et le français, mais progressera Ă bonds de gĂ©ant au vu de leurs ressemblances et leurs ancĂȘtres communs.
Il existe une multitude de ressources prĂ©sentant la culture dâun pays, soit sa gastronomie, sa culture, ses produits, sa musique dans toutes les langues du monde, donc il existe forcĂ©ment une ressource bilingue qui intĂ©ressera le lecteur.
Lâastuce NicoDico inĂ©dite Ă©tant Ă©galement de comprendre la logique locale de chaque langue, et dâapprendre les mots dâune langue avec sens et conscience.
Toutes les langues parlĂ©es par nos ancĂȘtres Homo sapiens sont liĂ©es et nous pouvons Ă prĂ©sent activer cette capacitĂ© en prenant conscience de leurs liens.
La chimÚre du « couramment »
Ah, comme il est aisĂ© dâinscrire sur son CV ou LinkedIn, voire de dĂ©clarer dans une vidĂ©o YouTube, que lâon parle « couramment » une langue ! Pour aller droit au but, ce concept galvaudĂ© en tous les lieux de lâInternet nâexiste pas vraiment.
Pour certains, parler « couramment » dĂ©signe une conversation basique relativement fluide, et pour dâautre il sâagit dâavoir un dĂ©bat de haut niveau dans une langue : les divergences sont grandes pour ce vocable unique !
Lâauteur de ces lignes lui-mĂȘme nâoserait point inscrire ce terme vermoulu ni le prĂŽner car il sâagit souvent de lâappĂąt des applications ou autres dĂ©mons du marketing pour attirer les apprenants peu avertis.
Que les lecteurs se disent dĂ©sormais quâil est possible dâatteindre un trĂšs haut niveau dans nâimporte quelle langue du monde tant bien Ă lâoral quâĂ lâĂ©crit, mais que cela nĂ©cessite un trĂšs grand travail sur plusieurs annĂ©es, surtout lorsquâil sâagit dâune langue locale Ă la logique opposĂ©e.
La lecture intensive : de lâimportance de la lecture
Cette pratique consiste à lire de nombreux écrits sur des sujets trÚs variés dans la langue cible. Une lecture intensive de qualité peut consister en la lecture de deux ou trois textes (de taille variable selon la motivation) chaque jour.
La langue se gravera ainsi dans lâesprit des apprenants ainsi quâelle fĂ»t une stĂšle inĂ©branlable et nouvellement installĂ©e dans le pavillon de la mĂ©moire. En lisant chaque jour, on apprend ainsi dans un contexte natif de nombreux mots nouveaux, des expressions, mais aussi comment former des phrases, soit la grammaire.
Une lecture intensive aide Ă©galement Ă cultiver le bien parler et lâĂ©criture de qualitĂ©, permettant ainsi de dĂ©ployer une vaste palette de mots Ă tonalitĂ©s variĂ©es selon le contexte. Câest un entraĂźnement prĂ©cieux qui porte ses fruits sur le long voire trĂšs long terme et fonctionne aussi en langue maternelle.
Si lâauteur de ces lignes avait un regret, il serait de nâavoir lu suffisamment en contexte au dĂ©but de son apprentissage en langue, entravant de plusieurs mois ses progrĂšs.
Surmonter les difficultés des langues (tons, accents, écritures natives)
Nonobstant les liens étroits qui enserrent tous les mots basiques de chaque langue du monde, chaque zone locale ayant développé un idiome unique, il existe partout des difficultés locales : tons, accents toniques, écritures natives non alphabétiques, prononciations complexes etc.
En tant que locuteur de langue indo-europĂ©enne, nous Ă©chappons Ă bon nombre dâentre elles en français, et il faut donc Ă nouveau apprendre avec sens et conscience : comprendre les diffĂ©rences avec sa langue maternelle et surmonter les difficultĂ©s locales par un apprentissage attentif et journalier.
Les sinogrammes peuvent sâapprendre avec sens et conscience en comprenant leurs dĂ©rivations et leurs histoires ; les accents toniques en japonais notamment peuvent se pratiquer via des sites comme Forvo ou ce dictionnaire de prononciation Ă chaque nouvelle rencontre (Ă©vitons peut-ĂȘtre les listes) ; quant aux tons, il faut beaucoup sâentraĂźner, et rĂ©pĂ©ter aprĂšs les natifs, et ainsi de suite pour chaque difficultĂ© locale. Il existe une solution pour triompher Ă sa maniĂšre de chaque obstacle local.
Parler une langue possĂ©dant des tons ne consiste par ailleurs pas Ă accentuer chaque ton : on prononce en fait la moitiĂ© de chaque ton Ă lâoral. Pour bien comprendre les mots ou combinaisons de mots Ă tons, il semble falloir les Ă©couter et rĂ©pĂ©ter de nombreuses fois, sans trop insister sur les tons, essayant plutĂŽt de calquer lâaccent natif entendu.
Pour passer chaque difficultĂ© locale, ressentez la langue ainsi quâun sourcier dans le dĂ©sert, remontez les cascades Ă contre-courant, immergez-vous sans bouĂ©e dans les abysses des mots du prĂ©sent et passĂ©.
Tout nâest quâaffaire de pratique, de sens et de conscience. Si lâon comprend ce que lâon apprend, et se donne les moyens pour parvenir Ă ses objectifs, rien ne semble impossible.
Les pages de NicoDico donnent Ă©galement de nombreuses clefs pour apprendre de cette maniĂšre holistique et immersive.
Avoir confiance en soi
Un nombre trop Ă©levĂ© dâapprenants nâa pas confiance en lui pour des raisons qui lui sont souvent propres et liĂ©es Ă la pensĂ©e locale, ou bien la situation dans la vie.
Il nâexiste dĂ©sormais plus que des Homo sapiens sur notre planĂšte, et tous ces hĂ©ritiers parlent une langue locale qui a Ă©voluĂ© depuis au moins un ancĂȘtre commun Ă toutes les langues actuelles.
Parler une langue locale diffĂ©rente de la sienne est ainsi donnĂ© Ă tout le monde, et les membres de la communautĂ© NicoDico lâauront trĂšs souvent prouvĂ©, se dĂ©sesclavant des pensĂ©es limitantes.
Nâayons dĂ©sormais plus peur, en tant quâapprenants en langues de croire en nous, dâoser parler, dâenvoyer des messages Ă des natifs sur des sites dâĂ©changes de langues et de se plonger totalement dans une langue dĂšs le dĂ©but.
Beaucoup dâĂ©lĂšves de lâauteur avaient peur de se lancer, jusquâĂ ce quâil les plonge dans un texte entiĂšrement en langue cible ; mais quand ils ont dĂ©couvert quâils savaient se dĂ©brouiller par eux-mĂȘmes, ils ont beaucoup gagnĂ© en confiance.
Osez vous lancer et apprendre, en enchaĂźnant Ă©checs et rĂ©ussites. Câest aussi parfois cela de communiquer dans une langue locale : se heurter Ă des quiproquos et perdre le fil de la conversation pour mieux suivre par aprĂšs.
Vous aussi vous pouvez rĂ©ussir, ce nâest pas juste lâaffaire dâautrui !
Optimiser son apprentissage
Certains apprenants sont pressés par le temps ou bien mÚnent une vie étouffante qui ne leur cÚde pas beaucoup de temps libre à allouer aux langues.
En ce cas, voici quelques petites astuces pour optimiser leur apprentissage et enchaĂźner les petites victoires jusquâĂ atteindre leurs objectifs :
đĄ se parler Ă soi-mĂȘme en langue cible
đĄ Ă©couter de la musique ou un podcast en langue cible en travaillant
đĄ se divertir en langue cible (animĂ©, drama, film, manga, webtoon, musique)
đĄ Ă©couter un podcast ou de la musique en cuisinant
đĄ prendre le temps pour apprendre le soir
đĄ changer la langue de tous ses appareils Ă©lectroniques en la langue cible
đĄ rĂ©diger un petit journal chaque jour
đĄ apprendre une langue avec une autre
Shadowing : la quĂȘte de lâaccent local
Cette pratique consiste Ă rĂ©pĂ©ter une seconde aprĂšs un locuteur natif dâun enregistrement ou dâune vidĂ©o. Chaque ressource audio(-visuelle) peut ainsi devenir une source de shadowing, ou vĂ©ritable traçage vocal.
AcquĂ©rir une bonne prononciation est crucial pour bien communiquer en langue locale et dĂ©faire les barriĂšres de lâespace-temps qui provoquent souvent les pires incomprĂ©hensions. Cela commencera peut-ĂȘtre par tĂącher de rĂ©pĂ©ter les paroles dâun natif dans une vidĂ©o YouTube, ou bien un livre audio.
Sur le long terme, et pour ceux qui en ont la motivation et souhaitent ajouter cette option Ă leur apprentissage, le shadowing peut sâavĂ©rer efficace pour imiter un accent natif. On peut mĂȘme sâenregistrer et sâĂ©couter par aprĂšs pour (faire) corriger ses erreurs de prononciation.
Retrouver sa concentration dâantan
Notre Ă©poque permet dâaccomplir de grandes choses, mais les divertissements quâelle nous propose foisonnent ici et lĂ de lâInternet. Les notifications nous aiguillonnent Ă aller vĂ©rifier les derniĂšres nouvelles ou le dernier message reçu ; les milliers de rappels qui sonnent en tout sens nous privent de notre concentration, une perte tout Ă fait dĂ©lĂ©tĂšre.
Si les Ă©crits des temps passĂ©s et les recherches dâautrefois Ă©taient dâune si grande qualitĂ©, câest entre autres car leurs auteurs se concentraient durant des heures sur une seule activitĂ© et atteignaient une plĂ©nitude qui tend Ă se perdre Ă notre siĂšcle.
Lorsque lâon apprend une langue, il semble ainsi bĂ©nĂ©fique de couper les notifications bourdonnantes de nos appareils Ă©lectroniques et de se concentrer au maximum sur cette activitĂ© principale.
Une bonne astuce combinant divertissement et recouvrement de la concentration sera entre autres de regarder une vidĂ©o sur YouTube durant au moins 15 Ă 30 minutes, sans sous-titre et uniquement dans la langue cible. Beaucoup dâapprenants craignent de ne rien comprendre, mais cela est bĂ©nĂ©fique pour se rendre compte que ne rien comprendre nâexiste pas si lâon se concentre.
Ainsi, les apprenants verront, en lien avec tous les articles sur les connexions entre tous les langues du monde, quâil existe bel et bien non seulement des mots communs partagĂ©s dans toutes les langues, mais Ă©galement des situations et rĂ©actions qui arrivent Ă tous les ĂȘtres humains que lâon peut assez aisĂ©ment deviner.
Les apprenants ressentiront ainsi les langues en contexte et en image (voyage, DIY, coiffure, cuisine, etc.) ; et ils pourront se rendre compte de lâuniversalitĂ© de chaque natif, mais aussi que leurs gestes et mots peuvent se deviner lorsque lâon se concentre.
Une fervente membre de la communautĂ© NicoDico propose mĂȘme de se relaxer ainsi que lors dâune sĂ©ance de mĂ©ditation et de se concentrer les yeux fermĂ©s en cette position durant dix Ă quinze minutes en Ă©coutant attentivement un podcast ou une Ă©mission dans la langue cible. On est alors tout ouĂŻ et peut rĂ©ellement se concentrer sur une langue que lâon entend encore que peu.
Un adversaire mondialisant de taille : Google Traduction
Avant de crĂ©er la communautĂ© NicoDico, lâauteur de ces lignes nâavait jamais succombĂ© Ă lâemploi de Google Traduction pour une langue quâil apprenait ; toujours avait-il employĂ© des dictionnaires de bon aloi, prenant son temps pour tenter de comprendre chaque mot dâune phrase et dâen dĂ©terminer le sens gĂ©nĂ©ral.
Quel ne fut pas son atterrement lorsquâil dĂ©couvrit que la plupart des apprenants de notre Ă©poque ne prenaient mĂȘme plus le temps de rechercher des mots dans un dictionnaire, dĂ©sirant tout de suite la rĂ©ponse, et cĂ©dant ainsi Ă la facilitĂ© de Google Traduction.
Certes, la qualitĂ© de cette machine langagiĂšre a fort augmentĂ©, mais elle ne peut apprendre pour nous ; plus un apprenant lâemploiera, moins il augmentera donc ses chances de progresser et de devenir indĂ©pendant en langue. Si de nombreux apprenants stagnent et se frustrent, câest Ă©galement car ils entravent leurs propres progrĂšs Ă grand renfort de Google Traduction.
Ăvitons dĂ©sormais cet outil machiavĂ©lique pour un apprenant en langues, incarnation de la facilitĂ© mondialisĂ©e : rĂ©flĂ©chissons par nous-mĂȘmes, posons(-nous) des questions, utilisons des dictionnaires bien conçus.
Google Traduction nâest lĂ que pour aider lorsque nous ne comprenons pas une langue que nous nâapprenons pas. Tout apprenant qui aura osĂ© formuler une phrase criblĂ©e dâerreurs et en tirera profit, demandera Ă son correspondant ou Ă un dictionnaire le sens de tel vocable ou telle phrase aura sĂ»rement beaucoup plus de mĂ©rite quâun apprenant qui emploie Google Traduction Ă la moindre difficultĂ©.
Les dictionnaires pop-ups et dictionnaires de qualité
Un dictionnaire est une caverne recelant la multitude de mots dâune langue et en expliquant les diverses nuances. Une langue contient en gĂ©nĂ©ral 200 000 mots diffĂ©rents, possĂ©dant environ 2 Ă 3 nuances, mais le niveau de langue mondial ayant fortement baissĂ©, on utilisera dĂ©sormais seulement quelques milliers de mots dans une conversation courante, Ă lâoral ou Ă lâĂ©crit.
Ainsi, les lecteurs auront dĂ©sormais compris que Google Traduction nâĂ©tait pas un dictionnaire de qualitĂ©, mais que chaque langue abrite, en un recoin de lâInternet, un dictionnaire de bonne facture.
Un dictionnaire digne de ce nom doit contenir des phrases-exemples, des nuances, voire une prononciation native, que lâon retrouve aussi sur le site Forvo.
Pour certaines langues, il existe Ă©galement, pour Chrome et Firefox, des dictionnaires pop-ups, soit des extensions Ă ajouter Ă ces navigateurs et agissant comme des dictionnaires trĂšs faciles dâemploi.
Nous nommerons : Rikai-chan, Rikai-kun, Rikai-Han, Rikai-champ, ou encore Zhongwen.
Sans ces dictionnaires, vĂ©ritables innovations de notre Ă©poque, lâauteur nâeĂ»t pu apprendre les langues si rapidement et se plonger dans des textes de plus en plus complexes.
Lâanglais de la mondialisation
De nos jours, nous sommes de plus en plus confrontĂ©s Ă un anglais de piĂštre qualitĂ©, qui va de pair avec la mondialisation. Lâanglais, une langue indo-europĂ©enne de trĂšs faible ancestralitĂ© nĂ©e il y a quelque mille ans de cela, dĂ©teint Ă prĂ©sent sur toutes les langues du monde dans sa forme la plus dĂ©pecĂ©e, et abaisse le niveau de langue de la population mondiale.
Or, lâanglais se prĂ©sente normalement comme une langue dâune grande richesse, mais dĂ©sormais amputĂ©e dans son essence mĂȘme et qui se compose tout au plus de deux ou trois milliers de mots voire moins, que tout le monde emploie Ă bon ou mauvais escient. MĂȘme les natifs eux-mĂȘmes semblent dĂ©semparĂ©s face Ă ce phĂ©nomĂšne qui diminue le niveau dâanglais du monde, ainsi que de certains natifs eux-mĂȘmes.
Promouvons dĂ©sormais la diversitĂ© des langues dans leurs plus beaux atours, en dĂ©ployant au maximum tous les mots dâune langue Ă lâoral et Ă lâĂ©crit. RĂ©animons les mots natifs au profit de mots anglicisĂ©s, et surtout Ă©vitons de calquer le parler anglicisĂ© qui ternit lâessence de certaines langues.
Chaque langue possĂšde sa propre logique et ses tournures, qui nâenvient rien Ă lâanglais et vice versa. Comprendre en profondeur le parler et la logique locale par une exposition journaliĂšre sur le long terme permet de sâĂ©manciper de lâemprise de lâanglais de piĂštre qualitĂ©.
Quant Ă lâanglais mĂȘme, il semble bĂ©nĂ©fique de lire et entendre cette langue dans sa forme la plus rĂąblĂ©e pour vraiment lâassimiler.
Un apprentissage trop humain
Alain Damasio, un grand humaniste et auteur prĂŽne le fait dâĂȘtre trop humain et non surhumain, en ne laissant point les machines nous remplacer, ou trouvant bon Ă©quilibre entre les deux.
Ses paroles semblent dâautant plus vraies lorsque lâon voit les apprenants qui dĂ©shumanisent complĂštement leur apprentissage par force applications, sites rĂ©pĂ©titifs et abĂȘtissants, ou encore en achetant mille marchandises oiseuses.
Apprenons dĂ©sormais de maniĂšre humaine et humanisante, en ressentant la langue et dĂ©duisant ses mots et expressions Ă lâaide de notre esprit seul, en conversant avec de vraies personnes, et communiquant Ă la moindre occasion en la langue cible, mĂȘme si lâon commet cent fautes.
DĂ©velopper son intuition en langues est un outil de survie fort utile lorsque lâon voyage ou discute avec des natifs et que lâon ne peut interroger de suite ses dictionnaires.
Humaniser son apprentissage est bénéfique à ses langues ; cette entreprise aidera à retisser des liens perdus entre les gens de toutes les cultures du monde.
Apprendre du passĂ© : 7 millions dâannĂ©es dâapprentissage de langues
Durant prĂšs de 7 millions dâannĂ©es, soit depuis les dĂ©buts de lâhumanitĂ© stricto sensu, nous avons appris les langues humaines en situation de survie totale : il nous fallait essayer et pratiquer pour assimiler la langue de lâautre. Pour comprendre les langues dâautres espĂšces du genre Homo, il fallait ainsi peu Ă peu deviner les mots de lâautre et faire deviner les choses et objets qui nous entouraient ; il nây avait ni aide extĂ©rieure ni dictionnaire, ni technologie bĂ©nĂ©fique en ce domaine.
Ce nâest quâil y a environ 40 000 ans que la langue parlĂ©e commence Ă sâĂ©crire sur des parois rocheuses, puis 10 000 que les premiers villages puis villes se forment et enfin quelque 5000 ans que lâĂ©criture commence rĂ©ellement Ă prendre sa forme actuelle, compliquant davantage lâapprentissage dâune langue.
Durant plusieurs millions dâannĂ©es, nous avons ainsi appris les langues par la seule force de lâoral ; nous avons dĂ» deviner, nous embarrasser, mais surtout nous placer dans des situations de survie totale dans lesquelles il nous fallait absolument communiquer.
Ce nâest que depuis une centaine dâannĂ©es que nous avons cristallisĂ© lâapprentissage des langues en des cahiers et que les langues sont apprises comme un sujet acadĂ©mique. Cet apprentissage abrase tout Ă fait le ressenti bĂ©nĂ©fique Ă lâapprentissage des langues humaines.
Apprenons dĂ©sormais de nos ancĂȘtres, mais en exploitant au maximum la technologie actuelle qui est tout Ă fait utile aux langues : de multiples situations de survie parfois embarrassantes alimentĂ©es par toutes les technologies de notre Ă©poque pour un apprentissage des plus efficaces.
La récompense ultime : le voyage
Lorsque la situation mondiale est stable, les apprenants en langue peuvent sâĂ©lancer vers les pays de leurs choix et cĆur, afin de dĂ©couvrir, ressentir, et profiter Ă fond de cette rĂ©gion inconnue du monde.
Beaucoup critiquent les voyages, parlant toujours dâaffaire de gens aisĂ©s, mais cette affirmation nâest plus vraiment dâactualitĂ©. Un voyage coĂ»te certes une certaine somme, mais nâĂ©gale-t-il parfois pas le prix dâabonnements ou frais inutiles voire mĂȘme les sommes dĂ©pensĂ©es en diverses marchandises que le marketing de notre Ă©poque tente de nous vendre presque Ă notre insu durant toute une annĂ©e ?
Si lâon recalcule ses dĂ©penses et consomme Ă bon escient, il est possible de partir en voyage. Il existe de surcroĂźt de trĂšs nombreuses maniĂšres de voyager raisonnables et raisonnĂ©es.
PassĂ© outre le cĂŽtĂ© financier, le voyage est un dĂ©placement de lâĂąme souvent inoubliable qui nous transportera vers des endroits insoupçonnĂ©s ; il nous permettra de rencontrer des gens mais aussi de dĂ©couvrir de nouvelles maniĂšres de penser autres que celles que nous connaissions. Câest une ouverture dâesprit incontestable et un acte de bravoure puisque lâon ose sâaventurer au-delĂ du connu.
Chaque voyage, sâil est bien entrepris, demeurera ancrĂ© dans lâesprit ainsi quâun souvenir adamantin, surpassant mille choses matĂ©rielles.
Voyageons donc, de maniÚre raisonnée et respectueuse, à la découverte des gens du monde, de leurs cultures et langues.
Enfin, lâastuce ultime du voyage sera de se priver de langue maternelle durant la totalitĂ© du sĂ©jour : livres en langue cible, essayer de parler la langue le plus possible, commander et rĂ©server dans la langue, etc. En voyage, immergeons-nous complĂštement dans la langue et la pensĂ©e locale pour ressentir de vrais progrĂšs.
De la limite des langues
Lorsque lâon dĂ©bute lâapprentissage dâune langue, on sent toujours que celle-ci pĂšse de tout son poids sur nous, car elle semble infinie dans ses mots et expressions. Or, chaque langue Ă©tant une chose humaine, elle possĂšde ses limites, langagiĂšres et phonĂ©tiques comme nous lâavons abordĂ© dans cet article ou encore celui-ci.
Les langues dâHomo sapiens, notre espĂšce, possĂšdent des limites, et encore plus Ă notre Ă©poque oĂč le niveau de langue semble avoir fortement baissĂ© tant bien Ă lâoral quâĂ lâĂ©crit.
Ainsi verrons-nous souvent apparaĂźtre les mĂȘmes patrons dans les phrases, des sortes de motifs langagiers qui prĂ©sentent frĂ©quemment les mĂȘmes mots ; autour de ceux-ci viendront sâentrelacer de nombreuses variantes, fort similaires.
AprĂšs avoir fouillĂ© de trĂšs nombreux dictionnaires, musardĂ© Ă travers les divers jardins de mots des langues durant des milliers dâheures, et enfin aprĂšs avoir lu de nombreuses formes de littĂ©rature des dĂ©buts de lâĂ©criture il y a quelques milliers dâannĂ©es Ă nos siĂšcles, lâauteur peut affirmer quâil existe une vĂ©ritable limite aux langues.
Cette limite sâobservera dâautant plus dans la conversation courante, Ă lâĂ©crit et Ă lâoral.
Ne craignons donc plus de rĂ©colter les mots les uns aprĂšs les autres ainsi quâune grande et joyeuse moisson ; car il arrivera sans doute un moment oĂč lâon apprendra beaucoup moins quâavant, les langues possĂ©dant toutes des limites.
Apprendre en autodidacte
De nombreux apprenants se lancent tout seul sur le chemin des langues, sans auxiliaires ni affaires de survie : ils apprennent en autodidacte.
En fait, tout le monde apprend en quelque sorte en autodidacte car on ne peut tout obtenir dâun professeur, les efforts Ă fournir par soi-mĂȘme en dehors des cours Ă©tant au moins le triple de ce que lâon peut apprendre en cours. Il est tout Ă fait possible dâacquĂ©rir nâimporte quelle langue en apprenant par soi-mĂȘme, mais il semble absolument falloir se munir de patience et persĂ©vĂ©rance.
Les apprenants autodidactes devront absolument, afin dâĂ©viter les lacunes, pratiquer le plus souvent possible les quatre compĂ©tences : oral, Ă©crit, lecture et Ă©coute.
Les ressources pour apprendre les langues foisonnent sur Internet, certaines visiblesâŠdâautres invisibles ! Ă chacun de les trouver et de les transformer en ressources dâapprentissage motivantes.
Tout est possible si lâon est crĂ©atif et lâon apprend dâune maniĂšre motivante chaque jour.
LâĂ©tymologie : en quĂȘte dâorigines
Un aspect trĂšs peu connu de lâapprentissage des langues est lâĂ©tymologie, soit lâorigine des mots. Lorsque lâon Ă©crit ce vocable quelque peu complexe, on pensera certainement Ă une origine intriquĂ©e en latin ou en grec ; mais voici encore la pensĂ©e indo-europĂ©enne qui surgit, ces deux langues Ă©tant indo-europĂ©ennes.
Comprendre lâĂ©tymologie dâune langue non indo-europĂ©enne est bien diffĂ©rente : on peut comprendre lâhistoire des sinogrammes et en interprĂ©ter les diverses combinaisons, regarder les doubles mots natifs, comprendre les combinaisons de mots, examiner les onomatopĂ©es des langues asiatiques.
Pour les plus intĂ©ressĂ©s, remonter aux origines mĂȘmes du langage peut Ă©galement aider Ă retenir les mots plus efficacement. Les diverses pages de NicoDico et le principe associĂ© aideront aussi grandement Ă cette entreprise.
Sonder la profondeur des mots par le biais de lâĂ©tymologie permet Ă©galement de mieux saisir la pensĂ©e locale et aura Ă long terme un effet sensible sur notre apprentissage dâune langue : on tendra plus vite Ă penser comme un natif et Ă saisir mieux les mots nouveaux.
De nombreux exemples dâĂ©tymologies sont Ă retrouver sur la page Instagram de NicoDico ainsi que dans les articles du blog.
Les polyglottes de lâInternet
Tout comme il est trĂšs aisĂ© dâinscrire sur son CV ou nâimporte quelle page Internet le mot « couramment », sur YouTube nâimporte qui peut duper le regardant par des vidĂ©os Ă la venez-y-voir.
Nous verrons ainsi une miniature grandiloquente avec des yeux Ă©carquillĂ©s des bouches bĂ©antes et des titres ressemblant à « Incroyable, jâai maĂźtrisĂ© une langue en seulement 1 mois ! » ou encore plus anglicisant « Hyperpolyglot speaking more than 20 languages fluently! ».
La plupart de ces polyglottes ne possĂšdent en fait des bases vraiment superficielles dâune langue quâils rĂ©pĂštent Ă tort et Ă travers de leur vidĂ©o, faisant accroire aux spectateurs quâils les parlent couramment.
Il existe néanmoins peu de gens maßtrisant vraiment bien les mots de langues comme le chinois, japonais et coréen sur YouTube, donc que les lecteurs restent bien sur leurs gardes.
MĂȘme les plus douĂ©s luttent pour apprendre des Ă©critures natives difficiles ou des difficultĂ©s locales comme les tons ou les accents toniques ; ne pensez donc pas que vous ĂȘtes les seuls Ă vous battre contre des moulins Ă vent.
Tirer profit de ses erreurs
En tant quâIndo-EuropĂ©en (Eurasien de lâOuest), on a tendance Ă mettre en avant son ego, et en tant quâAsiatique (Eurasien de lâEst), on a tendance Ă dissimuler son ego.
Cela se remarque Ă©galement dans les erreurs : un Eurasien de lâOuest va parler, commettre une erreur puis dire « Ah mais oui ! » ou bien « Je le savais ! », tandis quâun Eurasien de lâEst osera moins parler de peur de faire une erreur, souhaitant prĂ©parer la phrase parfaite avant de la dire.
Les deux auront sans doute tort, car mĂȘme si se tromper et accepter ses erreurs revient Ă se battre avec son ego, on nâen ressort que grandi ; par surcroĂźt, câest en essayant et commettant sans cesse des erreurs similaires que lâon sâamĂ©liore.
Câest pour cela quâapprendre une langue revient souvent Ă se mesurer Ă soi-mĂȘme.
Stagnation et frustration
Tout le long de notre parcours, nous serons sans lâombre dâun doute confrontĂ©s Ă la frustration et la stagnation.
Ces deux entités viennent souvent terrasser les apprenants, les faisant sombrer dans les pires pensées, les précipitant dans les pires noirceurs.
Frustration et stagnation sont deux sentiments que notre esprit nous fait ressentir car il ressent probablement un besoin de nouveautĂ©. Lâapprentissage dâune langue demande en effet souvent de la nouveautĂ© pour Ă©viter lâennui, voire mĂȘme parfois de changer radicalement de mĂ©thode car elle nous paraĂźt dĂ©sormais fort pĂ©nible.
La frustration provient souvent dâun manque de comprĂ©hension dans son apprentissage, et dâune trop grande dose de par cĆur. On souhaite tout comprendre et savoir en une seule fois ; on se prĂ©cipite alors dans les pires piĂšges, ou se fixe des objectifs trop ardus et peu motivants. La stagnation y est liĂ©e, et nous signale quâune nouvelle mĂ©thode doit ĂȘtre trouvĂ©e pour progresser diffĂ©remment.
PlutĂŽt que de les dĂ©prĂ©cier et de sâĂ©nerver en vain, comprenons ces deux sentiments pour les transformer en signaux mĂ©lioratifs : ils nous clament quâil est venu le temps de changer nos mĂ©thodes.
Songeons alors Ă nos mĂ©thodes, Ă notre routine de langue : sâamuse-t-on, a-t-on rĂ©ellement lâimpression dâapprendre, est-ce motivant ?
Quid des cahiers ?
De nombreux apprenants demandent Ă lâauteur de ces lignes des cahiers pour apprendre une langue. Certes, lâon ne pourra certainement se passer de livres pour lire et emmagasiner des connaissances bien rĂ©digĂ©es, mais lâapprentissage de notre Ă©poque doit-il encore passer par la langue figĂ©e et beaucoup trop soutenue des cahiers ?
Les cahiers ne se logent-ils point dĂ©sormais partout de lâInternet, visibles et invisibles, dans des textes, vidĂ©os, avec des professeurs et natifs motivĂ©s ?
Ceux qui souhaitent Ă tout prix se procurer des cahiers devront bien sĂ»r le faire car chacun possĂšde sa propre mĂ©thode dâapprentissage, mais ils ne devront pas se contenter de cet unique support.
Un apprentissage complet et immersif englobe une vaste palette de supports.
LâĂ©criture manuscrite
Sans en prendre conscience, nous avons dĂ©jĂ rendu passif une grande partie de notre apprentissage en nâĂ©crivant plus, et confiant ainsi sa pratique dâune Ă©criture native Ă des claviers.
Quâil sâagisse dâune Ă©criture native alphabĂ©tique ou plus complexe comme les sinogrammes, ou encore lâĂ©criture arabe, il semble crucial de se donner la peine de noter Ă lâĂ©crit chaque mot ou sinogramme nouveau que lâon croise sur son chemin.
La lecture est une compĂ©tence passive, mais lorsquâon la lie Ă lâĂ©criture, en Ă©crivant des mots nouveaux sur une feuille de papier Ă lâaide dâun objet dâĂ©criture, on peut activer ce que lâon vient dâapprendre et pratiquer.
Ăcrire tous les jours dans une Ă©criture native qui nâest pas la nĂŽtre en recopiant des mots puis crĂ©ant des phrases et des textes de maniĂšre manuscrite portera grande aide Ă tout apprenant.
On peut Ă©galement se lancer des petits dĂ©fis dâĂ©criture en essayant de retranscrire les paroles dâune vidĂ©o sans sous-titres puis vĂ©rifier ses Ă©crits Ă lâaide desdits sous-titres cette fois.
Il existe de nombreuses applications pour apprendre Ă Ă©crire, mais souvent entraĂźnent-elles la passivitĂ© en flattant lâego commercialement : pas de correction, juste un exemple Ă retracer, et souvent un abonnement Ă payer.
LâĂ©criture est un Ă©lĂ©ment essentiel dâun apprentissage actif et complet ; câest Ă©galement un attribut humain qui a Ă©voluĂ© durant plusieurs centaines de milliers dâannĂ©es que lâon se doit de conserver et de pratiquer.
Oser
Un trop grand nombre dâapprenants craint de sâimmerger dans les abysses des langues dĂšs les premiers instants ; ces apprenants redoutent lâembarras et lâincomprĂ©hension de cet environnement nouveau et inconfortable ; ils hĂ©sitent et tergiversent pour finalement se contenter de la mĂ©thode la plus simple mais la moins efficace qui consiste Ă obvier aux difficultĂ©s, via un apprentissage peu risquĂ© et trop simple.
Nous savons dĂ©sormais que toutes les langues sont liĂ©es et que nous devons rĂ©activer notre conscience pour renouer ces liens perdus, mais Ă©galement que les langues sont une invention humaine que tout le monde peut assimiler de plusieurs maniĂšres actives et passives ; enfin, nous avons tous la capacitĂ© dâapprendre et de comprendre chaque langue du monde, nonobstant notre Ăąge ou notre expĂ©rience en langue.
Osons dĂ©sormais nous passer des sous-titres dĂšs le dĂ©but de lâapprentissage, et rĂ©colter peu Ă peu des mots çà et lĂ enchaĂźnant ainsi les petites victoires et les dĂ©faites, tout en acceptant alors de souvent presque rien comprendre Ă ce que lâon entend, lit ou regarde.
Osons nous placer dans des situations dâinconfort et de survie totale oĂč lâon est obligĂ© de parler et dâĂ©couter uniquement la langue cible.
Osons enfin parler et Ă©crire dans la langue cible mĂȘme si nos dires et Ă©crits sont criblĂ©s de fautes.
Tout apprenant qui ose se risquer en ces contrĂ©es inconnues nâen ressentira que les bienfaits au bout dâun mois dĂ©jĂ ; il ne regrettera point de nâavoir flattĂ© guĂšre son ego par un apprentissage trĂšs facile qui nâapporte que peu et dĂ©courage vite.
Des possibilités infinies
Lorsque lâon cherche une solution sur Internet, on a souvent tendance Ă suivre ce que lâon nous donne faute de mieux, ou manque dâenvie de chercher plus loin. Mais apprendre une langue, câest aussi rĂ©flĂ©chir par soi-mĂȘme Ă ce qui nous convient rĂ©ellement, et ce que lâon aime vraiment.
Peut-ĂȘtre certains lecteurs adopteront-ils certaines des propositions prĂ©cĂ©demment abordĂ©es, ou bien aucune dâentre elles.
Seuls nous sommes les crĂ©ateurs dâun apprentissage motivant et diversifiĂ©.
Un petit résumé
En principe quels sont donc les points importants de lâapprentissage dâune langue :
đ Comprendre que toutes les langues sont liĂ©es et en saisir la logique locale
đ Apprendre avec sens et conscience (comprendre ce que lâon apprend)
đ Pratiquer le plus possible les quatre compĂ©tences (oral, Ă©coute, Ă©crit, lecture)
đ Ăcouter la langue cible chaque jour au moins une heure
đ Se divertir aprĂšs une partie de lâapprentissage actif (50% actif 50% passif)
đ Pratiquer au moins une fois par semaine avec un correspondant
đ Apprendre en contexte muni dâun bon dictionnaire
đ Ăcrire la langue sur du papier Ă lâaide dâun objet dâĂ©criture (et non son doigt via une application !)
đ Aimer ses ressources
đ Oublier son ego
đ Sâimmerger Ă court, moyen et long terme dans une bulle de langue
đ RĂ©ellement sâamuser
đ Avoir confiance en soi
đ Oser
Conclu-discussions
Les lecteurs lâauront dĂ©sormais ressenti tout le long de lâarticle, apprendre une langue requiert patience, persĂ©vĂ©rance, rĂ©flexion, et lâactivation dâune certaine forme de conscience.
Il faudra ainsi se munir de ressources qui nous plaisent vraiment, apprendre Ă oser, pratiquer les quatre compĂ©tences (oral, Ă©coute, Ă©crit, lecture) le plus souvent possible, user de notre crĂ©ativitĂ© et sâamuser aussi beaucoup durant une longue pĂ©riode de temps jusquâĂ atteindre nos objectifs.
Comprendre la logique, lâhistoire et les dĂ©rivations de la langue que lâon apprend peut Ă©galement dĂ©bloquer de nouvelles sources de motivation et des niveaux cachĂ©s de comprĂ©hension.
Pour terminer, nâoublions pas ceci : il y a avant tout sa propre maniĂšre dâapprendre une langue qui se diffĂ©renciera sĂ»rement de celle de son voisin.
Festina lente.